« Le septième jour c’est le sabbat, qui m’est réservé, à moi, le Seigneur ton Dieu ; tu ne feras aucun travail ce jour-là, ni toi, ni tes enfants, ni tes serviteurs ou servantes, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucune autre de tes bêtes, ni l’étranger qui réside chez toi ; tes serviteurs et tes servantes doivent pouvoir se reposer comme toi »
Deutéronome 5,14
Noël comme la promesse d’un engagement.
Noël ne vient pas couronner une année réussie. Il s’inscrit au contraire dans un monde inachevé, fragile, parfois brisé. Et c’est précisément dans ce monde que Dieu choisit de se dire.
En Jésus-Christ, Dieu ne se contente pas de parler au monde : il s’y expose. Il assume la condition humaine, ses limites, ses peurs, ses silences. L’Évangile de Noël n’est pas celui d’un Dieu lointain venu rétablir l’ordre par la force, mais celui d’un Dieu proche, vulnérable, confié aux mains des hommes.
A Noël, malgré certains fantasmes tenaces, rien n’est idéalisé : ni la famille, ni la société, ni la foi elle-même. Et c’est précisément dans cette réalité que l’Évangile prend chair.
Dans la foi réformée, nous confessons que Dieu n’attend pas que l’humanité s’élève jusqu’à lui ; c’est lui qui s’abaisse gratuitement. La grâce précède toujours la foi. Noël en est le signe éclatant : avant toute confession, avant toute Église, avant toute compréhension, un enfant nous est donné.
Cela engage aussi notre manière d’être Église. Non pas une Église sûre d’elle-même, installée dans ses certitudes, mais une Église appelée à la modestie, à l’écoute, à la veille. Une Église qui ne possède pas Dieu, mais qui témoigne humblement de sa présence.
Célébrer Noël, ce n’est donc pas comme certains le prétendent, fuir le réel. C’est tout le contraire : croire que Dieu s’y engage pour le travailler.
C’est entendre, au cœur de l’histoire humaine, cette promesse renouvelée : Dieu avec nous.
A chacune, à chacun, je souhaite un Noël béni.
Pasteur Fabian Clavairoly