« N’ayez pas peur ! … » Au sérieux ?

Chers Sœurs et Frères,

 « Ainsi parle le Seigneur qui t’a créé :

« Ne crains pas car je t’ai racheté. Je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi ». »  Ésaïe 43,1

 Comment réagiriez-vous aujourd’hui si quelqu’un s’adressait à vous de cette manière ? Prendriez-vous cet encouragement au sérieux ? Cela dépendrait beaucoup de la personne qui nous dirait cela, n’est-ce pas ? Et aussi de plusieurs autres facteurs. Notamment de notre capacité à recevoir et à accepter cet encouragement. Le verset du livre d’Ésaïe pourrait quasiment une entrée dans la Nouvelle Année et illustre de manière particulière la promesse de Dieu.

« Songe cartographique » – fragment de l’œuvre de notre paroissienne Dorothée Duntze

 Le prophète Ésaïe met dans la bouche de Dieu un appel personnel à son peuple. L’évangéliste Matthieu reprend ce dicton « N’aie pas peur ! … » et il me semble qu’il le met en scène en Mt 14,27 de façon très figurative lorsqu’il parle de Jésus sur la mer et Pierre qui coule. (Conf. aussi Dt 31,6 et Talmud Babylonien 73a).

     Mais dans son message de Dieu d’Ésaïe qui se veut universel, nous pouvons nous aussi nous sentir interpellés ici. Ce message ressemble à une déclaration d’amour. Dieu y explique de manière déchirante pourquoi il lance cet appel. Premièrement : il fait référence au bien, c’est-à-dire au temps où il a assisté, accompagné, sauvé son peuple de la détresse. Deuxièmement, il nous tutoie et nous appelle par notre nom. Il nous connaît donc et respecte notre singularité. Troisièmement, la relation entre lui et nous ne va pas sans difficultés. Elle est pleine de défis et implique une responsabilité mutuelle dans le partenariat entre Dieu et l’humain. Le « Je t’ai appelé par ton nom » exige l’écoute de l’appel. Dans les quatre parties du verset, nous pouvons reconnaître l’essence de la religion qui découle du latin religio : tenir compte consciencieusement, faire attention. Pour nos oreilles d’aujourd’hui, cela sonne un peu étrange.

     Mon ami d’études* l’exprime ainsi : « La religion et la foi sont quelque chose d’individuel et la religion commence […] là où une personne se sent concernée […]. C’est moi qui suis interpellé. Il s’agit de moi et de ma vie. La religion, c’est découvrir ce que je peux faire avec mon propre moi. […] Il s’agit de « découvrir » : Où est-ce que je me situe ? De quoi suis-je le garant ? D’où est-ce que je viens et où est-ce que je veux aller ? Selon la compréhension de l’Ancien Testament de la religion, il s’agit aussi de devenir « moi » – d’apprendre à mieux comprendre sa propre histoire de vie, ses espoirs, ses talents, ses questions, ses sentiments et ses tâches dans la vie, d’y réfléchir, d’en tirer des impulsions pour notre vie et, ce faisant, de devenir capable d’agir et de parler ».

     Mais comment allons-nous gérer maintenant cet encouragement tiré du livre d’Isaïe et de l’Évangile de Matthieu au vu des évolutions du monde, de la société où tout est presque polarisé ? Où beaucoup de choses font effectivement peur ?

    Je pense qu’une des réponses pourrait être que nous rappelions cet appel à notre prochain. Car ce qui me définit, moi, en tant qu’individu, c’est aussi le « nous », c’est la communauté. C’est à elle que je devrais m’adresser, que je devrais demander, c’est elle que je devrais préserver et élever. J’en suis responsable. Si je dis aux autres : « N’aie pas peur ! », à ce moment-là mes peurs et mes soucis diminueront aussi, si ce n’est qu’un peu. Je vous encourage vraiment à l’expérimenter !

Une Année bénie !

Grzegorz Jerzy Kujawa

 

*Fabian Brüder, le pasteur de l’Église réformée de Dresde, dans : https://reformiert-dresden.de/wp-content/uploads/2024/05/GB-2024-03-Internet.pdf

 

A noter :

Pas de culte ce dimanche mais culte commun au Temple Neuf à 10h30

  • Samedi 11 janvier à 16h30 : Culte des tout-petits
  • Dimanche 12 janvier à 9h00 : Théo café : Hypocrites et bornés ? Les représentations des pharisiens à la lumière de la récente rechercheGrzegorz Kujawa
  • Dimanche 12 janvier à 10h30 : Culte
  • Dimanche 12 janvier à 10h30 : Rencontre Dimanche en Fête
  • Dimanche 12 janvier à 19h00 : Partage biblique sur les prophètes
  • Jeudi 16 janvier à 15h00 : Causerie du jeudi : Strasbourg dans 30 ans : vision – Catherine Trautmann, Ancienne Ministre de la Culture, Ancienne Maire de Strasbourg, Conseillère Municipale de Strasbourg

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Édito

Vere Papa mortuus est

En devenant en 2013 le premier pape issu des Amériques et le premier jésuite à occuper cette fonction, François, né Jorge Mario Bergoglio incarnait de par sa seule élection un tournant majeur, en particulier au regard du pontificat de son prédécesseur Benoit XVI qui fut marqué du sceau de la rigueur dogmatique et du conservatisme théologique. Il convient ainsi, à la veille de ses obsèques, de noter que son mandat porte de part en part une volonté de réforme inspirée non seulement par une attention particulière aux plus démunis, mais aussi par un intérêt renouvelé pour le dialogue œcuménique.

Dès ses premiers pas, François se donna donc pour mission d’incarner un Église plus humble et plus proche des gens, en prônant la simplicité et la compassion. Au-delà des symboles, comme celui de délaisser les appartements pontificaux du palais apostolique pour une modeste chambre à la résidence Sainte-Marthe, le 266ème souverain pontife a ainsi tenté plusieurs initiatives pour aider les migrants, dénonçant sans relâche les politiques d’exclusion au nom du Christ. Dans les faits, François a toujours privilégié une présence auprès des plus humbles comme lors de son voyage à Lesbos en 2016, où il a rencontré des réfugiés, et il déclinera l’invitation de l’Élysée et du Diocèse de Paris lors de la réouverture de la Cathédrale Notre Dame, privilégiant des destinations moins évidentes comme l’Irak, la République Centrafricaine ou encore la Mongolie au nom de ses idéaux.

Sur le plan doctrinal, l’encyclique Laudato si publiée en 2015 est reconnue de manière unanime comme un texte majeur, et place officiellement l’écologie au cœur des préoccupations chrétiennes (dans les faits, les sondages montrent que près des deux tiers des catholiques en France ne savent pas ce qu’est ce texte).

En théologie protestante, le temps des obsèques ne rime cependant pas avec hagiographie. Il convient également de pointer les limites d’un pontificat marqué par l’ampleur inédite des affaires de pédophilie et de violences institutionnelles à travers le monde entier. Une ampleur dont nous ne mesurons pas encore complètement la gravité. En France, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église catholique (CIASE) présidée par Jean-Marc Sauvé rendit un rapport accablant en 2021 : 216 000 personnes aujourd’hui majeures auraient été agressées par un clerc alors qu’elles étaient mineures entre 1950 et 2020. Et alors même que le président de la Conférence des évêques de France révélait en 2022 que 11 évêques étaient mis en cause par les autorités judiciaires ou ecclésiales pour des faits de violences sexuelles, le pape François ne digérera jamais l’utilisation du terme « systémique » auquel conclut pourtant le rapport : malgré des velléités affichées et des paroles de contrition répétées ad nauseam, les faits marquants attendus quant à eux, après les paroles, ne suivront pas (le président de la CIASE ne sera d’ailleurs jamais reçu au Vatican).

Entre le 15ème et le 20ème jour après la mort du pape comme le veut la règle, soit entre le 6 et le 10 mai prochains, 135 cardinaux électeurs devront se réunir dans la chapelle Sixtine pour élire parmi eux le nouveau souverain pontife en votant quatre fois par jour jusqu’à ce qu’un d’entre eux réunisse au moins deux tiers des suffrages. Outre la question des scandales sexuels à répétition, de la crise des vocations et de l’effondrement massif de la pratique cultuelle en occident, le nouveau pape héritera de facto de chantiers énormes ouverts par son prédécesseur mais largement laissés en suspens, comme la place des laïques, ou celle des femmes dans l’Église.

Quel qu’il soit, ce successeur devra choisir de s’inscrire soit dans la ligne des prises de positions de François, souvent courageuses, soit dans celle de ses actes, finalement assez décevants.

Pasteur Fabian Clavairoly

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.