Bredouiller. Me tenir devant toi sans mot sans artifice
dépourvue de savoirs, dépourvue de musique
Et croire que mon silence peut valoir une prière.

Trébucher. Arpenter les chemins que je croyais ouverts
et qui sont fermés. Avancer à tâtons, rebrousser mes espoirs
Et croire que mon errance peut valoir une danse.

M’embourber. M’enfoncer dans l’abîme de l’absurde, du non-sens
Me perdre dans la nuit et y perdre ta lumière
Et croire que ma ténèbre peut valoir un matin

T’apercevoir au loin, espérer et douter
Ne plus oser t’appeler. Mais croire que mon doute dessine en négatif
les contours de ma foi.

Marion Muller-Colard, théologienne réformée