Dieu des petites choses, Seigneur de chaque petit rien
de cinq poissons tu feras un festin, d’une pêche misérable tu feras déborder nos filets
Dans le vide qui nous saisit au lendemain de tes épiphanies
donne-nous de te voir dans la fraction de pain, dans le repas simple et partagé
Dans le déclin de ta lumière, dans les lendemains de ta Fête
donne-nous d’agrémenter les restes, de recueillir les miettes pour une joie renouvelée
Dans le doute qui voile la clarté de nos souvenirs
donne-nous de faire louange des traces infimes de ton passage
Que l’instant de ta grâce donne suite à son lent déploiement
au mûrissement joyeux de notre reconnaissance
et que notre louange soit à la mesure de ton don
puissante, exponentielle, percutante et persistante, éternelle.

Marion Muller-Colard, théologienne protestante