Je me demande souvent, Seigneur : es-tu celui qui doit venir ?

Car j’attendais une certitude solide comme la roche

et je reçois une Parole palpitante comme de l’eau

qui file entre mes mains et me déplace sans cesse.

J’attendais des réponses à apprendre par cœur et à répéter en toute occasion,

et je reçois encore davantage de questions.

J’attendais la puissance et l’autorité

et je reçois entre mes mains la candeur d’un nouveau-né.

Je me tiens là, dans l’hébétude : es-tu celui qui doit venir ?

Ton abandon convoque ma force, tes questions m’invitent à ajouter ma voix

au grand concert du monde, ta Parole réveille ma soif.

Et je comprends, Seigneur, que c’est au plus profond de moi que je t’attends.

Marion Muller-Colard