Je te connais, Mon Dieu
dans l’abandon d’un autre qui me demande de l’aide
dans le soutien d’un frère qui répond à l’appel
dans la main d’un mendiant, le front haut du rebelle
dans celui qui se tait et le cri de l’enfant.

Je te connais, Mon Dieu
je te vois partiellement et à la dérobée
dans le sourire furtif, sur les mains abîmées
Dans la patience d’un père, l’impatience, la colère
Quand se lève vers moi un visage dévoilé

Je te connais, Mon Dieu
si je mets bout à bout toutes nos humanités.

Marion Muller-Colard, théologienne réformée