Je sais à qui je dis merci.

Et il n’est pas perdu, le temps où je reviens sur mes pas,

où je remonte le courant de ma vie vers la source de ma joie.

Je sais à qui je dis merci

pour les choses infimes, cueillir le fruit à l’arbre, rire sous la surprise,

se sentir vivant dans la fraicheur du vent.

Je sais à qui je dis merci

pour l’ami retrouvé, la fidélité des matins, le repos de la nuit,

le regard perçant d’un nouveau-né, la rencontre inattendue.

Et je veux te louer, mon Dieu,

de donner un visage à ma reconnaissance

et de faire circuler ta grâce à l’infini.

Marion Muller-Colard