Ne pas laisser parler les démons
ni ceux qui me suggèrent la violence et la haine
ni ceux qui trouvent une alliée en mon indifférence.
Ne pas laisser parler les confusions
qui tirent la tolérance vers les bas-fonds d’une parole mièvre
qui noient toutes nos chances dans un grand bain d’indifférenciation.
Ne pas laisser parler les démons
que mes hésitations ne soient pas complices de leur folie
que mon silence ne soit pas l’espace offert à leurs délires.
La paix ne se porte pas dans un murmure,
elle est un cri qu’il faut pousser plus haut que les rumeurs
plus fort que les cris démoniaques des guerriers.
Marion Muller-Collard, théologienne réformée