Il est de vieux textes sacrés comme celui intitulé « Elie est découragé » en 1 Rois 19, 1-9 qui ne perdent rien de leur actualité parce qu’ils témoignent d’une profonde compréhension de l’être humain et de sa vulnérabilité.

A cette époque les Israélites n’adoraient plus leur Dieu parce qu’il était devenu trop compliqué, trop abstrait et trop exigeant. Elie s’est battu pour les faire revenir vers le Dieu de leurs ancêtres. Après l’affrontement avec les prophètes de Baal , il a pris peur et s’ est enfuit au désert en espérant pouvoir se restaurer, se reposer et se changer les idées. Il se couche sous un buisson de genêts et dit « j’en ai assez, je n’en peux plus, je veux mourir ».

Lequel d’entre nous n’a pas connu dans sa vie un désert analogue ? ll peut s’agir de cris du cœur de malades atteints de maladies incurables, de vieillards isolés, de chômeurs, d’hommes et de femmes en détresse affective abandonnés par un conjoint ou un compagnon de vie. Il peut s’agir de l’épuisement physique et psychique de certains soignants, enseignants ou militants après parfois de longues années d’engagement. Dans la liturgie de leurs vies, ces personnes sont alors arrivées au samedi de Pâques, jour de deuil et de désespoir.

Mais à ce moment de désespoir Dieu fait à nouveau irruption dans la vie d’Elie comme dans nos vie en nous envoyant un ange souvent sous les traits d’un frère ou d’une sœur en humanité qui s’approche de nous pour nous toucher, nous nourrir et nous fortifier. Ce toucher en tant que mode de communication non verbale a valeur de guérison et peut nous ramener à la vie.

L’histoire d’Elie nous montre que Dieu peut nous trouver au sein de nos situations les plus inextricables et nous fournir ce dont nous avons besoin pour faire refleurir nos déserts et trouver de nouveaux chemins de vie.

Jean-Gustave Hentz, médecin des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg