Dimanche dernier, le Bouclier vivait un temps fort d’une rare intensité : à l’issue du culte cantate, l’ensemble des choristes, les musiciens et les paroissiens ont pu rendre hommage au chef de chœur Christian Seckler, à l’occasion de ses 30 années de direction à la tête du Chœur de l’Église réformée du Bouclier, mais aussi de l’Ensemble Instrumental du Bouclier créé à son initiative en 1995 afin de donner une structure stable et de qualité pour le chœur.

Né le 21 septembre 1964, Christian Seckler débute par le piano avant d’être attiré par la flûte traversière. Il poursuit son cursus avec Philippe Jolivet au Conservatoire de musique dont il sort avec la médaille d’or et le premier prix inter-régional, auxquels s’ajouteront bientôt le 1er prix de virtuosité de flûte traversière du Conservatoire de Genève. Enfant de l’Église réformée du Bouclier, Christian Seckler montre un engagement au long cours qui incarne de manière assez exemplaire l’éthique particulière développée dès les débuts de la Réforme, basée sur la conviction que la foi engage.

Non pas par devoir, mais par joie et par reconnaissance de donner après avoir tant reçu. Les protestants vivent en effet leur engagement comme une réponse à l’appel toujours premier de Dieu. Il n’y a pas de hiérarchie qui placerait certaines tâches au-dessus des autres dans le service de Dieu : chacun peut trouver une manière de lui rendre gloire comme il le souhaite ou le peut, selon les dons qui lui sont propres.

Et ceux de Christian Seckler sont évidents : la capacité à partager sa passion pour la musique aux plus petits comme aux plus grands, au service de l’Église d’abord, mais à travers l’Église, à toutes les personnes à qui il se consacre pour faire vivre le don que Dieu lui donné.

Culte cantate après culte cantate, Veillée de l’Avent après Veillée de l’Avent, Christian s’engage corps et âme en y mettant tout son cœur et sa personnalité attachante, et en acceptant, à un moment, de se retirer derrière ce qui advient : la beauté.

Comme l’écrit Benjamin Constant : « Il y a dans la contemplation du beau en tout genre quelque chose qui nous détache de nous-mêmes en nous faisant sentir que la perfection vaut mieux que nous ».

Dimanche dernier, dans une succession de témoignages émouvants, les pasteurs Michel Faullimmel ; Geoffroy Goetz ; Christian Krieger et moi-même avons pu exprimer à la fois notre sincère reconnaissance mais aussi notre joie d’avoir pu, et de continuer à œuvrer avec lui pour « vivre la foi par la musique et la musique par la foi » au sein de cette grande famille qu’est l’Église, et faire vivre ce diptyque protestant du Singen und Sagen qui permet à la théologie et la musique de se conjuguer pour la recherche de l’ultime.


Christian Seckler a su inscrire son engagement dans la durée « A la seule gloire de Dieu » comme Bach aimait signer ses partitions. Ce principe dument rappelé, ému et honoré, il a été récompensé de la « Médaille de la Collectivité européenne d’Alsace » par son vice-président Jean-Philippe Maurer, présent spécialement pour l’occasion. Il est beau et bon que l’Église arrive à rendre hommage aux hommes et au femmes qui lui consacrent leur temps et leur talent.

Nous adressons collectivement à Christian Seckler notre reconnaissance, et lui souhaitons de diriger le Chœur du Bouclier encore de nombreuses années !

Pasteur Fabian Clavairoly

 

 

 

 

 

 

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Édito

Après l’austérité de Rosh Hashana et de Yom Kippour, le une autre fête apparait dans le calendrier biblique et tombe en ce mois d’octobre, plus joyeuse : dans le livre du Lévitique au chapitre 23 : « Le Seigneur dit à Moïse : « Communique ceci aux Israélites : à partir du quinzième jour du septième mois, on célébrera pendant une semaine la fête des Tentes en mon honneur ».

Comme les Hébreux au moment de la sortie d’Égypte, nos amis juifs ont quitté toute cette semaine la solidité de la maison pour une tente : une soucca en hébreu, à l’origine du nom de la fête de Souccot.

Couverte par des branchages qui doivent laisser passer la lumière du jour et celle des étoiles, cette tente que vous avez peut-être aperçue ces derniers jours en vous promenant dans Strasbourg est construite sur la terrasse de l’appartement, dans la cour ou le jardin de la maison. Son toit, la partie la plus importante de la soucca, replace les croyants sous la seule protection de Dieu, et le caractère agricole des réjouissances qui accompagnaient la fin de la récolte d’automne (Ex. 23,16) se retrouve dans les fruits qui décorent la cabane, dont la construction par chaque famille est un moment de joie. Après le pardon de Kippour et l’engrangement des récoltes, le fidèle se réjouit devant l’Éternel de tous ses bienfaits

Vous l’avez compris, la cabane, la tente, est un symbole de fragilité mais aussi de la protection de Dieu, qui accompagne, et qui donne ce dont l’homme a besoin.

Il y a des consignes très claires pour sa construction : il faut qu’on puisse voir les étoiles à travers le toit, deux murs pleins, et le commencement d’un troisième qui selon les commentaires dessine ainsi un bras qui enlace et qui est interprété comme une manifestation de la tendresse divine.

C’est que davantage que la demeure permanente, la soucca est ouverte ! Elle possède des murs mais pas de porte d’entrée, afin de pouvoir accueillir les membres de la communauté, la famille, les amis, juifs et non-juifs.

Une des richesses du judaïsme tient à sa façon de ritualiser les grands points de la foi. Les juifs ne font pas que méditer sur la précarité de la vie et la présence bienfaisante de Dieu, ils l’interprètent, le vivent de manière incarnée en faisant l’expérience de la cabane.

Cela nous rappelle qu’en français, c’est le même mot qui évoque à la fois notre perception des choses, la manière dont nous en prenons conscience, et leur signification : c’est ce que nous percevons avec nos sens qui fait sens pour nous.

La fête de Souccot est un rite au sens le plus noble du terme, une façon de donner du sens à un événement à l’aide d’un support matériel, à habiter ce qu’il croit au sens premier du terme.

Dans le protestantisme on se méfie du rite qui est toujours soupçonné de devenir un geste sans contenu, et donc une superstition. On peut cependant se demander si la méfiance vis-à-vis du rite n’est pas une des causes de la difficulté des protestants à transmettre leur foi à leurs enfants…

Pasteur Fabian Clavairoly

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.