Dieu s’approche…

« Éclate de joie, Jérusalem ! Crie de bonheur, ville de Sion ! Regarde, ton roi vient à toi, juste et victorieux, humble et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse. À Éfraïm, il supprimera les chars de combat et les chevaux, à Jérusalem ; il brisera les arcs de guerre. Il établira la paix parmi les pays ; il sera le maître d’une mer à l’autre, depuis l’Euphrate jusqu’au bout du monde » proclame le prophète Zacharie au chapitre 9.

Le temps de l’Avent chrétien est la concrétisation liturgique de l’attente messianique juive. Une espérance largement en décalage avec l’actualité, hier comme aujourd’hui.

Les textes en attestent pourtant : Dieu s’approche, il arrive à travers la figure du Messie, l’oint de Dieu.

Il arrive dans le monde à travers une naissance annoncée pour tous, mais il arrive d’abord et avant tout dans ma vie, pour moi, si tant est que je sois capable de le reconnaitre.

Loin du folklore kitsch auquel nous nous sommes habitués par paresse et dont les rues de Strasbourg sont le reflet, cette assurance dans la confiance peut nous mener très loin : avoir de grandes conséquences dans nos vies.

Mais sommes-nous prêts à assumer notre espérance ? Sommes-nous prêts à vivre l’irruption de la vie dans nos vies ?

Car cette irruption aura des conséquences pour quiconque la prend au sérieux. C’est le message de la prédication de Zacharie qui fait partie de ceux qui reviennent d’exil et dont les prophéties sont difficiles à accepter hier comme aujourd’hui car elle nous place devant nos responsabilités face à l’ampleur de la tâche.

Une histoire drôle relate le sentiment qui habite quelques-uns des juifs exilés à Babylone et sur le point de revenir, à l’époque de Zacharie : il sentent que le retour devient une perspective qui se concrétise, mais que ce retour risque d’être synonyme de changement dans leurs vies.

Le Messie peut bien revenir sur des sentiers aplanis, ils n’ont aucune envie de retourner dans une ville ruinée et sans défense dans laquelle tout est à reconstruire et en particulier le Temple : ils préfèreraient demeurer au cœur de l’empire babylonien dans lequel ils ont parfois des postes importants. Un mari qui a entendu Zacharie rentre chez lui et annonce à sa femme qu’un prophète incroyable annonce la venue du Messie.

Sa femme l’écoute – au départ d’une oreille distraite -, puis assez rapidement, avec un air catastrophé, et lui répond : « Écoute, on a tout perdu en quittant Jérusalem et en venant ici ; on a mis des années à économiser pour pouvoir acheter dans le quartier, à nous faire accepter par les voisins et à nous habituer à leurs coutumes ; on ne va pas laisser le Messie tout nous reprendre ! ».

Le mari lui répond alors : « Ma chérie, on a survécu à Pharaon ; à Hamman et à Nabuchodonosor : avec l’aide de Dieu, on survivra aussi au Messie ».

Je vous souhaite de profiter de ce temps qui s’ouvre devant nous pour faire le tri entre l’essentiel et le superflu et de l’habiter dans la quiétude d’une espérance imprenable. L’espérance d’un événement qui aura des conséquences, assurément.

Pasteur Fabian Clavairoly

A noter :

  • Dimanche 1er décembre à 10h30 : Culte
  • Dimanche 8 décembre à 9h00 : Théo café : « Pourquoi lire le Nouveau Testament » par le professeur Christian Grappe qui donnera la prédication lors du culte à 10h30.
  • Dimanche 8 décembre à 10h30 : Rencontre Dimanche en Fête
  • Samedi 14 décembre à 16h30 : Culte des tout-petits
  • Dimanche 15 à 17h00 : Veillée de l’Avent avec le chœur du Bouclier

 

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Édito

Mémoire sans nationalisme

En France, la Toussaint est derrière nous – un jour où l’on décore les tombes, allume des bougies et garde vivants les souvenirs. Pour les chrétiens protestants, comme moi, le dimanche dans trois semaines sera le « dimanche des défunts » (Totensonntag) – le dernier dimanche de l’année ecclésiastique, où nous nous souvenons des morts. Comme mon grand-père aime le rappeler, ce jour est souvent aussi appelé « dimanche de l’Éternité » (Ewigkeitssonntag). L’accent est mis sur la vie éternelle et la résurrection, c’est-à-dire sur l’éternité de Dieu et l’espérance au-delà de la mort. Cette idée me semble très belle : « dimanche de l’Éternité » ne nous rappelle pas seulement les défunts, mais nous invite aussi à réfléchir au-delà. Ainsi, le « dimanche des défunts » devient non seulement un jour de mémoire, mais une transition entre le passé, le présent et ce qui est à venir. Dans les paroisses protestantes, on ne pense donc pas seulement à la mort, mais on met en avant l’espérance et la vie éternelle.

Vous vous demandez peut-être pourquoi, en tant que communauté réformée au  Bouclier, nous avons vécu le culte en mémoire des défunts dimanche dernier et n’avons pas attendu le dimanche de l’Éternité pour le faire : historiquement, le  dimanche des morts a été ordonné à l’Église de Prusse en 1816 par le roi Frédéric-Guillaume  III – à l’origine en mémoire des soldats tombés pendant les  guerres de libération contre Napoléon, mais aussi fortement lié symboliquement au décès de la reine Louise, figure du pouvoir. Dans l’opinion publique, elle est devenue un symbole du combat contre la France – une image nationaliste qui a dès le départ associé ce jour à des idéaux politiques et militaires.

Ainsi, le « dimanche des morts » pensé comme un hommage aux soldats tombés, a pris immédiatement des traits politiques et nationalistes.  La liberté y était associée à l’effort militaire et à l’obéissance envers le roi. C’est pourquoi, au Bouclier, nous ne célébrons pas simplement ce que le roi de Prusse avait prévu et avons déjà, à la Toussaint, pris un moment de recueillement pour penser à nos défunts.

Lors du Camp Caté de cette année, pendant les vacances, nous avons parlé avec les jeunes exactement de la liberté et de ce que signifie être courageux aujourd’hui. Il est devenu clair : la liberté n’est pas un état que l’on conquiert par les armes ou la violence. Elle se manifeste en regardant, en intervenant lorsque les autres détournent le regard.
Au camp, nous avons notamment étudié la figure de Mariann Edgar Budde, évêque de Washington. Dans son sermon lors de l’investiture du président des États-Unis en 2024, elle a adressé des paroles claires à Donald Trump et a lancé un appel pressant à la responsabilité, à la miséricorde et à la justice. Elle a montré que la foi est toujours une posture : élever la voix là où les gens souffrent, attirer l’attention sur l’injustice et défendre l’humanité.

Entre la Toussaint et le dimanche des défunts, il ne s’agit donc pas seulement de semaines de mémoire, mais au-delà d’une date, d’un espace à habiter : une invitation à s’arrêter, regarder, apprendre l’espérance et assumer la responsabilité que nous  avons les uns envers les autres.

Car le vrai courage ne se manifeste pas dans le combat – mais dans la paix.

Fiete Wasmuth, volontaire VISA de la paroisse du Bouclier

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.