Du concret au général. Semaine du 16 octobre 2021

Dans l’ Évangile, un cas concret conduit souvent à reposer des questions de fond.
Ainsi, des gens soucieux et sérieux (des Pharisiens) posent à Jésus la question : est-il permis en couple de se séparer ? Jésus dans cet Évangile (Marc 10,2-12, le texte de ce dimanche 17 octobre) répond d’abord par une question (Jésus est juif !) : qu’est-il écrit dans la Loi, chez Moïse ? La Loi protège, accompagne, redonne une possibilité d’avenir à la personne fragile, la femme. Puis, en un second temps, Jésus questionne sur ce qu’est un couple en renvoyant aux textes de la Genèse « dans le fond », notamment la fameuse définition du couple : « quitter – s’attacher – devenir » (Genèse 2,24). Ce passage de Marc s’inscrit alors dans une compréhension où le couple est compris sans nécessité de reproduction ni de rattachement au clan du mâle, et où est posée la réciprocité entre homme et femme (la femme peut aussi se séparer de l’homme, au 1er siècle !). La monogamie semble établie.

Cette démarche en deux temps de Marc 10 est essentielle : lorsque se présente un cas concret, que dit la Loi ? Et quelles sont alors les questions de fond soulevées par ce cas particulier ?
Le « Séisme pour l’ Église catholique du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (CIASE) » (cf. ci-dessous l’article de Réforme du 7 octobre 2021) conduit d’abord à se tourner vers les victimes des délits et des crimes, chez lesquelles se situent les « séismes », dans leurs vies et celles des proches et des familles. Puis se posent des questions de fond comme le rapport à la Loi, lorsqu’un groupe social estime pouvoir se soustraire à la Loi commune. Christine Lazergues, membre de la commission et professeur émérite de droit écrit : « Trois dispositifs ont favorisé l’omerta sur le très grand nombre de mineurs abusés. Le droit canonique, la gouvernance pyramidale de l’Eglise, et surtout la figure sacralisée du prêtre qui lui confère un statut surplombant ».
Ce rapport de la CIASE ouvre ainsi bien des pistes valables pour d’autres institutions. Cette commission a mis au cœur de ses travaux la parole des victimes ; une façon de faire qui rappelle la manière de Jésus qui place la parole des plus petits au centre de son message.

Pasteur Pierre Magne de la Croix

Les rendez-vous de la semaine

  • Dimanche 17 octobre, 09h00
    Petit déjeuner & catéchisme d’adultes : « Sacralisée, codifiée, détournée, revisitée …la cène fascine » avec Dominique Gounelle, « en présence » et sur www.envideo.lebouclier.fr
  • Dimanche 17 octobre, 10h30
    culte avec célébration de la cène, « en présence » et sur www.envideo.lebouclier.fr

Pour suivre les cultes par téléphone uniquement :
1. Appeler le 01 70 95 01 03
2. Tapez le numéro de la réunion : 322 913 6128 #
3. L’opérateur demande le numéro de participant ; vous tapez juste le : #
4. Tapez le code de la réunion : 265 204 #

  • Jeudi 21 octobre, 14h30, Causeries du jeudi : le pasteur Philippe Aubert présentera les liens entre protestantisme et Franc-maçonnerie

Pour échanger

  • Jésus légitime t-il le divorce ? Dans le texte de ce dimanche, Jésus aborde l’un des trois grands domaines de l’éthique : le rapport à la sexualité. Réflexions du théologien Antoine Nouis. 10 mn :
    https://campusprotestant.com/video/jesus-legitime-t-il-le-divorce/
  • La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) a rendu mardi son rapport après deux ans et demi d’auditions, de recherches, de collecte de données, dévoilant la défaillance d’un système, celui de l’Église catholique. Journal Réforme du 7 octobre 2021 :
    https://www.reforme.net/actualite/2021/10/06/un-seisme-pour-leglise-catholique/
  • Chantal Birman : les sages-femmes sont « le curseur de la situation des femmes dans la société ». Sage-femme libérale, Chantal Birman est au cœur d’un documentaire, « À la vie », signé par Aude Pépin, en salles le 20 octobre.
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-jeudi-14-octobre-2021
    https://www.youtube.com/watch?v=_C7Pfu6o0AU
  • La France a un problème avec les religions. Pour Christophe Singer, professeur à l’Institut protestant de théologie (IPT), notre pays entretien avec les religions un conflit qui remonte à la période révolutionnaire. 5 mn : https://campusprotestant.com/video/la-france-a-un-probleme-avec-les-religions/

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Édito

Après l’austérité de Rosh Hashana et de Yom Kippour, le une autre fête apparait dans le calendrier biblique et tombe en ce mois d’octobre, plus joyeuse : dans le livre du Lévitique au chapitre 23 : « Le Seigneur dit à Moïse : « Communique ceci aux Israélites : à partir du quinzième jour du septième mois, on célébrera pendant une semaine la fête des Tentes en mon honneur ».

Comme les Hébreux au moment de la sortie d’Égypte, nos amis juifs ont quitté toute cette semaine la solidité de la maison pour une tente : une soucca en hébreu, à l’origine du nom de la fête de Souccot.

Couverte par des branchages qui doivent laisser passer la lumière du jour et celle des étoiles, cette tente que vous avez peut-être aperçue ces derniers jours en vous promenant dans Strasbourg est construite sur la terrasse de l’appartement, dans la cour ou le jardin de la maison. Son toit, la partie la plus importante de la soucca, replace les croyants sous la seule protection de Dieu, et le caractère agricole des réjouissances qui accompagnaient la fin de la récolte d’automne (Ex. 23,16) se retrouve dans les fruits qui décorent la cabane, dont la construction par chaque famille est un moment de joie. Après le pardon de Kippour et l’engrangement des récoltes, le fidèle se réjouit devant l’Éternel de tous ses bienfaits

Vous l’avez compris, la cabane, la tente, est un symbole de fragilité mais aussi de la protection de Dieu, qui accompagne, et qui donne ce dont l’homme a besoin.

Il y a des consignes très claires pour sa construction : il faut qu’on puisse voir les étoiles à travers le toit, deux murs pleins, et le commencement d’un troisième qui selon les commentaires dessine ainsi un bras qui enlace et qui est interprété comme une manifestation de la tendresse divine.

C’est que davantage que la demeure permanente, la soucca est ouverte ! Elle possède des murs mais pas de porte d’entrée, afin de pouvoir accueillir les membres de la communauté, la famille, les amis, juifs et non-juifs.

Une des richesses du judaïsme tient à sa façon de ritualiser les grands points de la foi. Les juifs ne font pas que méditer sur la précarité de la vie et la présence bienfaisante de Dieu, ils l’interprètent, le vivent de manière incarnée en faisant l’expérience de la cabane.

Cela nous rappelle qu’en français, c’est le même mot qui évoque à la fois notre perception des choses, la manière dont nous en prenons conscience, et leur signification : c’est ce que nous percevons avec nos sens qui fait sens pour nous.

La fête de Souccot est un rite au sens le plus noble du terme, une façon de donner du sens à un événement à l’aide d’un support matériel, à habiter ce qu’il croit au sens premier du terme.

Dans le protestantisme on se méfie du rite qui est toujours soupçonné de devenir un geste sans contenu, et donc une superstition. On peut cependant se demander si la méfiance vis-à-vis du rite n’est pas une des causes de la difficulté des protestants à transmettre leur foi à leurs enfants…

Pasteur Fabian Clavairoly

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.