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Épiphanie 2021

Melchior, Gaspard et Balthazar, les mages dont il est question au moment de l’Épiphanie que nous célébrons ce dimanche étaient réputés pour leur art de la divination, leur médecine et leur connaissance de l’astrologie.
Ils étaient des références en matière scientifique et les rois comme Xerxès, grand roi de Perse, n’hésitaient pas à faire appel à eux pour se faire expliquer certains phénomènes effrayants comme pouvaient l’être une éclipse de soleil par exemple.

Matthias Stomer (1615-1649), L’adoration des mages
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Aujourd’hui encore, les astrologues, médiums et autres devins jouissent d’une grande popularité, et les horoscopes de l’année qui s’ouvre jouissent d’un succès qu’il nous faut interroger pour le remettre en question.
Le sémiologue français Roland Barthes (1915-1980), dans son ouvrage Mythologies, paru en 1957, écrit à propos de l’horoscope du magazine Elle qu’il reproduit fidèlement l’univers petit-bourgeois des lectrices, en ce sens que les « rubriques du destin » intitulés « Chance », « Au dehors », « Chez vous », « Votre coeur », reproduisent «le rythme total de la vie laborieuse» : les trois dernières représentent dans l’ordre les heures de bureau, la vie de famille le soir, l’aventure du dimanche.
Sa conclusion est sans appel : « Les astres ne postulent jamais un renversement de l’ordre, ils influencent à la petite semaine, respectueux du statut social et des horaires patronaux ».
Il semble que l’analyse de Roland Barthes n’ait pas suffi à convaincre les lectrices (et lecteurs !) en quête de réponses…
Mais plutôt que des astres peu fiables et instrumentalisés, plaçons donc l’année qui s’ouvre sous le signe de la confiance en Dieu et de sa Parole immuable :

– Vie quotidienne : l’année 2021 ne sera pas facile, mais « Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez.
Cherchez d’abord le Royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné par
surcroît, ne vous inquiétez donc pas pour le lendemain » ( Mathieu 6,33).

– Amour : « rien ne peut vous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ »
(Romains 8,39).

– Voyages : quelle que soit votre destination, « L’Éternel gardera ton départ et ton arrivée dès maintenant et à jamais »( Psaume 121,8).

– Météo : vous connaîtrez cette année des tempêtes intérieures et peut-être même des moments de dépression. La pluie comme la sécheresse seront certainement au rendez-vous : « Mais si vous construisez votre maison, votre vie, vos projets sur le roc, alors votre maison ne s’écroulera pas » (Matthieu 7,24).

– Santé : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle » (Jean 3,16).

– Argent : « Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, par Jésus Christ » (Philippiens 4,19).

« Ne vous inquiétez de rien, mais en toute circonstance demandez à Dieu dans la prière ce dont vous avez besoin, et faites-le avec un cœur reconnaissant.
(Philippiens 4,6)

Je vous souhaite une belle année 2021, dans la confiance du Dieu vivant et la reconnaissance pour tout ce qui nous est confié.
Fabian Clavairoly

Les rendez-vous de la semaine

Les cultes dominicaux à 10h30 « en présence » sont retransmis en direct par vidéo sur : www.envideo.lebouclier.fr

  • Dimanche de l’ Épiphanie 3 janvier, 10h30
  • Dimanche 10 : Culte commun de Strasbourg centre à l’Église Saint Thomas

Retrouvez les enregistrements des dernières semaines sur www.lebouclier.fr ; comme par exemple la veillée de Noël : https://www.youtube.com/watch?v=E-iBY-Gvw-Y&feature=emb_logo

Pour aller plus loin :
L’ouvrage référence de Roland Barthes, Mythologies, Seuil, 1957

L’émission de France Culture Talmudiques, consacrée au musicien Hector Sabo, professeur au conservatoire de Strasbourg :
https://www.franceculture.fr/emissions/talmudiques/la-lecon-de-musique-12-quand-jean-de-dreux-rencontre-mozart-a-la-synagogue

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Édito

Mémoire sans nationalisme

En France, la Toussaint est derrière nous – un jour où l’on décore les tombes, allume des bougies et garde vivants les souvenirs. Pour les chrétiens protestants, comme moi, le dimanche dans trois semaines sera le « dimanche des défunts » (Totensonntag) – le dernier dimanche de l’année ecclésiastique, où nous nous souvenons des morts. Comme mon grand-père aime le rappeler, ce jour est souvent aussi appelé « dimanche de l’Éternité » (Ewigkeitssonntag). L’accent est mis sur la vie éternelle et la résurrection, c’est-à-dire sur l’éternité de Dieu et l’espérance au-delà de la mort. Cette idée me semble très belle : « dimanche de l’Éternité » ne nous rappelle pas seulement les défunts, mais nous invite aussi à réfléchir au-delà. Ainsi, le « dimanche des défunts » devient non seulement un jour de mémoire, mais une transition entre le passé, le présent et ce qui est à venir. Dans les paroisses protestantes, on ne pense donc pas seulement à la mort, mais on met en avant l’espérance et la vie éternelle.

Vous vous demandez peut-être pourquoi, en tant que communauté réformée au  Bouclier, nous avons vécu le culte en mémoire des défunts dimanche dernier et n’avons pas attendu le dimanche de l’Éternité pour le faire : historiquement, le  dimanche des morts a été ordonné à l’Église de Prusse en 1816 par le roi Frédéric-Guillaume  III – à l’origine en mémoire des soldats tombés pendant les  guerres de libération contre Napoléon, mais aussi fortement lié symboliquement au décès de la reine Louise, figure du pouvoir. Dans l’opinion publique, elle est devenue un symbole du combat contre la France – une image nationaliste qui a dès le départ associé ce jour à des idéaux politiques et militaires.

Ainsi, le « dimanche des morts » pensé comme un hommage aux soldats tombés, a pris immédiatement des traits politiques et nationalistes.  La liberté y était associée à l’effort militaire et à l’obéissance envers le roi. C’est pourquoi, au Bouclier, nous ne célébrons pas simplement ce que le roi de Prusse avait prévu et avons déjà, à la Toussaint, pris un moment de recueillement pour penser à nos défunts.

Lors du Camp Caté de cette année, pendant les vacances, nous avons parlé avec les jeunes exactement de la liberté et de ce que signifie être courageux aujourd’hui. Il est devenu clair : la liberté n’est pas un état que l’on conquiert par les armes ou la violence. Elle se manifeste en regardant, en intervenant lorsque les autres détournent le regard.
Au camp, nous avons notamment étudié la figure de Mariann Edgar Budde, évêque de Washington. Dans son sermon lors de l’investiture du président des États-Unis en 2024, elle a adressé des paroles claires à Donald Trump et a lancé un appel pressant à la responsabilité, à la miséricorde et à la justice. Elle a montré que la foi est toujours une posture : élever la voix là où les gens souffrent, attirer l’attention sur l’injustice et défendre l’humanité.

Entre la Toussaint et le dimanche des défunts, il ne s’agit donc pas seulement de semaines de mémoire, mais au-delà d’une date, d’un espace à habiter : une invitation à s’arrêter, regarder, apprendre l’espérance et assumer la responsabilité que nous  avons les uns envers les autres.

Car le vrai courage ne se manifeste pas dans le combat – mais dans la paix.

Fiete Wasmuth, volontaire VISA de la paroisse du Bouclier

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.