Et toi, qui dis-tu que je suis ?

« Et vous, qui dites-vous que je suis ? » demande Jésus à ses disciples au chapitre 16 de l’Évangile de Matthieu, faisant de la question de son identité une question fondamentale qui nous renvoie en miroir à notre propre identité devant Dieu, et devant les autres : « Et toi, qui dis-tu que je suis ? ».

C’est le fil rouge de la retraite que nous avons vécue pendant cinq jours avec une vingtaine de jeunes du Bouclier. Pour l’aborder en termes à la fois existentiels et culturels et rejoindre ainsi chacun.e dans sa réalité, je l’ai déployée sur quatre demi-journées placées sous le signe de quatre questions,  incarnée chacune par une figure de référence :

  • « Est-ce que je suis aimé.e » s’inquiète la si jeune Anne Franck dans le huis-clos de sa cachette.
  • « Suis-je à la hauteur ? » se demande le pasteur Martin Luther King devant le poids de sa responsabilité.
  • « Que vaut la peine de m’engager ? » met en musique le chanteur protestant Renaud.
  • « Qu’est-ce que la réussite ? » s’interroge Sophie Scholl, arrêtée pour avoir tenté de résister pacifiquement au régime nazi sans avoir eu le temps de percevoir la portée de son geste et l’écho qu’aura le mouvement de la Rose Blanche.

Ces questions ne sont pas celles des prix Nobel, des héros ou des saints, mais bien les nôtres, pour autant que nous acceptions le défi de la prise de recul sur nos vies. Et c’est à ce recul sur nos vies que Dieu nous invite, désirant plus que tout y apposer un regard tout Autre, et nous offrir ainsi une réponse différente de celle que nous aurions donnée.

Voilà ce que fut le projet de ce Camp KT : faire prendre conscience aux jeunes que le regard que Dieu porte sur eux est tout Autre que celui de leurs parents, de leurs professeurs, de leurs amis et même de leur propre regard sur eux-mêmes. C’est un regard empli d’une promesse qui ne demande qu’à se déployer dans la confiance de celui ou celle qui se sait aimé.e et à la hauteur des enjeux qui l’attendent et dont la réussite ne réside pas dans un résultat à vues humaines, mais dans le sens donné à l’engagement.

Ce message est non seulement actuel mais essentiel, à tout âge. Je souhaite le rendre audible pour les enfants, les adolescents et les adultes qui me sont confiés, au nom de la théologie de la grâce qui m’anime.

Lors du culte du 24 novembre, les catéchumènes partageront avec l’assemblée le fruit de leurs réflexions dans un culte festif, à travers plusieurs restitutions.

Pasteur Fabian Clavairoly

  • Dimanche à 10h30 : Culte de la Réformation avec le pasteur Philippe François autour des Psaumes de la Réforme.

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Édito

Il y a dans les Évangiles une étonnante vérité : Jésus aime manger.

Non pas pour le plaisir de la table, mais parce que le repas est le lieu de la rencontre. À chaque fois qu’il s’assied pour partager le pain, quelque chose se révèle — de Dieu, de l’autre, et du Royaume à venir.

Jésus ne choisit pas toujours bien ses convives, du moins selon les critères du monde. On le voit à table avec les pécheurs, les publicains, les gens de mauvaise réputation. Cela scandalise les bien-pensants de son temps : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les pécheurs ? » demandent-ils.

Mais c’est précisément là que réside la grâce. Le repas devient signe d’une communion offerte, non à ceux qui se croient dignes, mais à ceux qui ont faim de pardon, de présence et de vie.

Chez Lévi, chez Zachée, chez Marthe et Marie, dans la foule des cinq mille ou au soir de la Cène, le Christ se fait compagnon de table. Il rompt le pain, partage le vin, écoute, enseigne, relève. À table, il n’y a plus de hiérarchie : le riche et le pauvre, le juste et le pécheur, le disciple fidèle et le traître s’y retrouvent côte à côte. C’est là, au cœur d’un repas, que se dévoile le visage d’un Dieu proche, humain, qui entre dans nos maisons et dans nos vies.

Et quand tout semble fini — après la croix, après la mort — c’est encore à table qu’il se fait reconnaître : à Emmaüs, lorsqu’il rompt le pain, ou au bord du lac, quand il prépare du poisson pour ses amis fatigués. Le Ressuscité continue de nous inviter à sa table.

Chaque fois que nous partageons le pain, que nous ouvrons nos portes, que nous accueillons l’autre sans condition, le Royaume s’approche. Peut-être faut-il redécouvrir cela aujourd’hui : dans un monde pressé, fragmenté, méfiant, le repas demeure un lieu de grâce. S’asseoir, écouter, bénir, rompre le pain ensemble — voilà déjà un geste d’Évangile.

Nous avons vécu dimanche un très beau moment à l’issue du culte avec un repas fraternel qui a rassemblé presque 60 personnes. Merci Jean-Fréd et Magali ! Dans la tradition réformée, ce lien entre table eucharistique et table fraternelle a toujours été essentiel. Le repas de communion déborde sur la vie communautaire : il nous envoie vers la table des autres, celle où se construit la fraternité concrète, en unissant ce que nous croyons et ce que nous vivons.

A une époque où l’on mange souvent seul et rapidement, ces repas partagés donnent à l’Église son visage de corps vivant. Autour d’une table, on ne consomme pas seulement des mets : on apprend à se connaitre. On reçoit la présence des autres, on apprend la lenteur, l’écoute, la gratitude, y compris parfois aux côtés d’un prochain que l’on n’a pas choisi…

Le repas communautaire, intergénérationnel, devient alors geste spirituel : il affirme que la communion n’est pas qu’une idée, mais une expérience tangible du Royaume qui vient. Chaque fois que l’Église se met à table, là où le pain est rompu et le vin partagé, c’est toujours Dieu qui, le premier, nous invite. Nous aimerions pouvoir proposer au moins un repas par mois pour vivre ces temps de partage précieux. Pour cela, l’engagement de certains est indispensable et nous aurions besoin d’une ou deux équipes en plus pour une parfaite régularité.
Alors si vous aimez cuisiner et/ou discuter, faites-moi signe !

Pasteur Fabian Clavairoly

Prochains repas fraternels à noter (avec les équipes car il y a des talents derrière chaque repas) :

Dimanche 21 décembre : Jeanne, Fiete et les étudiants du groupe 20-30

Dimanche 11 janvier : Kader, Caroline, Christine & Co

Dimanche 1er février : Anne-Muriel, Stéphanie, Bruno, Christian, Jérôme, Françoise et Jean-Fréd

Dimanche 22 mars : Vera, Fabian

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.