« Moi m’engager ? Politique en protestantisme »

Ce dimanche, la pastorale de Strasbourg centre vous propose un culte commun à l’ensemble des paroisses du centre-ville ayant pour thème : « Moi, m’engager ? Politique en protestantisme ».
Dans la perspective des élections présidentielles, la question d’une motivation chrétienne dans l’engagement politique et républicain se pose.
Nous pensons nécessaire de poser dans des termes simples la question de savoir si la foi protestante rend attentif à des enjeux spécifiques et comment l’Évangile encourage-t-il une adhésion à la chose publique.
On a pu voir à travers l’analyse du récit de la nativité ce que la mention faite par l’évangéliste Matthieu des bergers et des mages comme destinataires premiers de l’annonce de la venue du Christ avait de subversif, annonçant ainsi la venue d’un messie d’abord à des catégories de croyants appartenant aux marges : l’impur d’une part, l’étranger d’autre part.
Cette volonté manifeste de l’auteur de permettre à ces catégories honnies dans l’Antiquité d’avoir part au royaume de Dieu de manière privilégiée n’est pas anecdotique, ni même seulement symbolique. Elle relève bien d’un projet d’envergure à la fois théologique et politique dans la mesure où ce projet propose un renversement des valeurs et des normes religieuses et sociales de l’époque.
Ce projet n’est cependant pas nouveau, Matthieu s’empresse d’ailleurs de rappeler en les citant qu’il s’inscrit dans le prolongement de ce que demandaient les prophètes d’Israël qui à l’instar du prophète Amos pour ne prendre qu’un exemple, étaient assez clairs : « Mais que le droit jaillisse comme les eaux et la justice comme un torrent intarissable ! »
A nous aujourd’hui de continuer à méditer ces enseignements pour en retirer des perspectives édifiantes pour nos vies et plus largement, pour le bien commun.
Pasteur Fabian Clavairoly

Les rendez-vous de la semaine

  • Samedi 15 janvier, 16h30: culte des tout petits : la folle nuit du petit Samuel
  • Dimanche 16 janvier, culte à 10h (!), en présentiel et retransmis en direct sur le site www.templeneuf.org
    (pas de culte au Bouclier)
  • Dimanche 16 à 19h00 : partage biblique : « Comment comprendre l’Apocalypse de Jean ? » en vidéo par zoom sur www.envideo.lebouclier.fr
  • Jeudi 20 janvier à 15h00 : Causerie du Jeudi : La généalogie en Alsace. Entre passe-temps, histoire et recherches scientifiques
    Avec Bertrand Rietsch et Christian Wolff du Cercle généalogique d’ Alsace.
  • Dimanche 23 janvier à 9h00 : catéchisme adulte : « PMA, procréation médicalement assistée : parcours et témoignage » avec la pasteure Caroline Keck et Fanélie Wanert
  • Dimanche 23 janvier à 10h30 : Culte œcuménique au Bouclier avec le père Etienne Uberall de la paroisse saint Pierre le Vieux. Baptême de Constance de Turckheim, avec la présence des catéchumènes.

Pour aller plus loin

https://museeprotestant.org/notice/les-protestants-et-le-pouvoir-politique/

https://unitedeschretiens.fr/semaine-de-priere-pour-unite-chretiens/

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Édito

Mémoire sans nationalisme

En France, la Toussaint est derrière nous – un jour où l’on décore les tombes, allume des bougies et garde vivants les souvenirs. Pour les chrétiens protestants, comme moi, le dimanche dans trois semaines sera le « dimanche des défunts » (Totensonntag) – le dernier dimanche de l’année ecclésiastique, où nous nous souvenons des morts. Comme mon grand-père aime le rappeler, ce jour est souvent aussi appelé « dimanche de l’Éternité » (Ewigkeitssonntag). L’accent est mis sur la vie éternelle et la résurrection, c’est-à-dire sur l’éternité de Dieu et l’espérance au-delà de la mort. Cette idée me semble très belle : « dimanche de l’Éternité » ne nous rappelle pas seulement les défunts, mais nous invite aussi à réfléchir au-delà. Ainsi, le « dimanche des défunts » devient non seulement un jour de mémoire, mais une transition entre le passé, le présent et ce qui est à venir. Dans les paroisses protestantes, on ne pense donc pas seulement à la mort, mais on met en avant l’espérance et la vie éternelle.

Vous vous demandez peut-être pourquoi, en tant que communauté réformée au  Bouclier, nous avons vécu le culte en mémoire des défunts dimanche dernier et n’avons pas attendu le dimanche de l’Éternité pour le faire : historiquement, le  dimanche des morts a été ordonné à l’Église de Prusse en 1816 par le roi Frédéric-Guillaume  III – à l’origine en mémoire des soldats tombés pendant les  guerres de libération contre Napoléon, mais aussi fortement lié symboliquement au décès de la reine Louise, figure du pouvoir. Dans l’opinion publique, elle est devenue un symbole du combat contre la France – une image nationaliste qui a dès le départ associé ce jour à des idéaux politiques et militaires.

Ainsi, le « dimanche des morts » pensé comme un hommage aux soldats tombés, a pris immédiatement des traits politiques et nationalistes.  La liberté y était associée à l’effort militaire et à l’obéissance envers le roi. C’est pourquoi, au Bouclier, nous ne célébrons pas simplement ce que le roi de Prusse avait prévu et avons déjà, à la Toussaint, pris un moment de recueillement pour penser à nos défunts.

Lors du Camp Caté de cette année, pendant les vacances, nous avons parlé avec les jeunes exactement de la liberté et de ce que signifie être courageux aujourd’hui. Il est devenu clair : la liberté n’est pas un état que l’on conquiert par les armes ou la violence. Elle se manifeste en regardant, en intervenant lorsque les autres détournent le regard.
Au camp, nous avons notamment étudié la figure de Mariann Edgar Budde, évêque de Washington. Dans son sermon lors de l’investiture du président des États-Unis en 2024, elle a adressé des paroles claires à Donald Trump et a lancé un appel pressant à la responsabilité, à la miséricorde et à la justice. Elle a montré que la foi est toujours une posture : élever la voix là où les gens souffrent, attirer l’attention sur l’injustice et défendre l’humanité.

Entre la Toussaint et le dimanche des défunts, il ne s’agit donc pas seulement de semaines de mémoire, mais au-delà d’une date, d’un espace à habiter : une invitation à s’arrêter, regarder, apprendre l’espérance et assumer la responsabilité que nous  avons les uns envers les autres.

Car le vrai courage ne se manifeste pas dans le combat – mais dans la paix.

Fiete Wasmuth, volontaire VISA de la paroisse du Bouclier

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.