Tolérance et convictions, une tension féconde nécessaire qui demande à être dépassée.

Tolérance et convictions forment le couple protestant par excellence, un couple uni qui dure malgré le temps qui passe. Il dure tout en se demandant un peu  où il va.

C’est que comme la plupart des couples, il a besoin de se sentir vivre, d’ex-ister, c’est-à-dire de sortir de lui-même et de ce face à face à la fois confortable et malsain. Se confronter à la réalité  est une bonne idée, de peur de ne devenir qu’une histoire consensuelle[1], ce qui est n’est déjà pas rien, mais ne suffit pas non plus.

S’exposer aux contingences actuelles, s’éprouver au réel, voilà donc l’enjeu pour cette devise qui nous plait tant. C’est qu’aujourd’hui, le fait d’être tolérant et d’avoir certaines convictions n’est en rien l’apanage des protestants. L’enjeu se situe donc ailleurs. C’est non seulement dans leur expression commune mais aussi leur transmission que ces deux termes peuvent déployer leur conjugalité pour la faire rayonner.

De même qu’il y a un pas entre vivre l’amour au sein du couple et l’assumer pleinement en s’engageant publiquement comme le feront Constance et Clément demain en demandant la bénédiction de leur mariage, il y a un pas entre avoir des idées et exprimer le  désir de les partager avec le monde. Se pose alors la question d’une responsabilité à la fois collective et individuelle. Responsabilité collective en Église d’abord : comment oser -car il s’agit bien de cela- une parole et une action qui dépassent nos frontières locales, régionales et pourquoi pas nationales, et déborde l’espace public.

C’est que « l’Église est cachée, les saints sont invisibles »[2] écrit Luther, et nous sentons le malaise à l’idée que l’Église se prononce de manière trop définitive sur tel ou tel sujet, au risque de n’exprimer qu’une partie de sa diversité et ainsi de se fourvoyer.

Responsabilité individuelle également, car il faut insister sur le rôle que chacun est appelé à jouer à l’échelle de ses relations personnelles : un rôle d’écoute, de témoignage et d’entraide auprès du parent, du conjoint mais aussi, c’est important, bien au-delà de la fameuse sphère privée dans laquelle d’aucuns aimeraient cantonner ce couple de tolérance et convictions au nom d’une laïcité toujours plus mal comprise.

C’est notre vocation de chrétiens d’avoir une parole citoyenne qui soit fondée sur une éthique non seulement de conviction mais aussi de responsabilité[3]. Faisons donc raisonner ce qui nous habite, clamons-le afin que tolérance et convictions ne restent pas une formule, mais un projet de vie.

Pasteur Fabian Clavairoly

[1] Un risque déjà pointé par Jean Baubérot pour qui le protestantisme, victime de son succès, se dilue dans la société: Le protestantisme doit-il mourir ? Paris : Le Seuil, 1988.

[2] Martin Luther, Du Serf Arbitre (1525), Œuvres, tome V, Genève : Labor et Fides, 1958, p.68.

[3] Pour approfondir sur la question des différences entre l’une et l’autre : Max Weber, Le savant et le politique, Paris : 10-18, 2005.

 

A noter :

 

  • Dimanche à 10h30 : dernier culte avant le mois d’août (en ce temps de période estivale, ce culte ne sera pas diffusé par internet)
  • Cultes en juillet à la paroisse Saint-Paul.
  • Reprise des cultes au Bouclier à partir du 4 août.

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Édito

« Les protestants en France métropolitaine. Pratiques, croyances et orientations » 

Du 24 au 26 janvier, la Fédération protestante de France tenait son assemblée générale à Sète (Hérault) et a commandé pour l’occasion un sondage de l’Ifop : « Les protestants en France métropolitaine. Pratiques, croyances et orientations »

Quels enseignements tirer de ce sondage ?

Avec 1,3 million de personnes, le protestantisme reste le troisième groupe religieux de France derrière le catholicisme (55 %) et l’islam (3 %). Mais si les effectifs évoluent peu, c’est en son sein que protestantisme se transforme, avec 33 % des sondés qui se déclarent évangéliques, 25% réformés, 13% luthérien, 11% pentecôtistes, 8% libéraux, 7% baptistes et 5% charismatiques.

Pratique religieuse

Au-delà de la composition du protestantisme français, l’enseignement principal de ce sondage est la baisse de la pratique religieuse, tant de la lecture de la Bible que de la pratique dominicale : si les sondés étaient 34 % à lire la Bible au moins une fois par semaine en 2010, ils ne sont désormais plus que 20 % et sont 33 % à déclarer ne jamais la lire.

Concernant la pratique dominicale, ils étaient 26 % à aller au culte chaque semaine en 2010, ils ne sont plus que 21 % et le pourcentage de ceux affirmant ne jamais s’y rendre bondit quant à lui de 10 points, passant de 16 % en 2010 à 26 % en 2024. Signe des temps, 29 % des protestants assistent cependant au culte à distance (réseaux sociaux, radio, télévision) ou alternent présentiel et distanciel.

 Engagement politique

Toutes familles confondues, 25 % des protestants sont engagés dans une association, 23 % dans une association protestante ou évangélique d’intérêt général, 11 % dans une association ecclésiale et 12 % dans un mouvement politique (contre 2,1 % de la société française). Une confirmation de l’idée que la volonté d’être engagé dans la société est une caractéristique du protestantisme.

Le sondage a d’ailleurs provoqué l’étonnement des cadres de nos Églises tant le positionnement des protestants et des évangéliques concernant les grandes questions éthiques ne correspondent pas forcément aux positions de leurs institutions :

  • 67 % des protestants, 78 % des luthéro-réformés et libéraux, 56 % des évangéliques, 55 % des charismatiques sont favorables à une légalisation de l’aide active à mourir.
  • 74 % des protestants, 87 % des libéraux, 85 % des luthéro-réformés, 63 % des évangéliques et 60 % des charismatiques sont favorables à la constitutionalisation de l’IVG.

On assiste ainsi à une recomposition progressive du protestantisme luthéro-réformé qui diminue lentement mais sûrement dans les territoires historiques ruraux tout en se revitalisant dans les centres urbains par l’apport des populations venues d’autres horizons différents.

Le protestantisme culturel – tout comme le catholicisme sociologique d’ailleurs -, s’amenuise inéluctablement au profit d’une version plus confessante, plus engagée, plus militante. Cette double évolution a fait dire au sous-directeur des cultes et de la laïcité au ministère de l’Intérieur : «Faites-vous connaître sous vos deux aspects, de confessants et de citoyens de la République qui avez une tradition d’engagement!»

 A dimanche, donc, et d’ici-là, ouvrez votre Bible 😉

Pasteur Fabian Clavairoly

https://www.lebouclier.fr/agenda/

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.