Un passage de la mort à la vie, passe d’abord par l’ombre de la croix.

Vendredi Saint sonne le glas d’un Dieu fantasmé : devant la croix, nos imaginaires se dégonflent et les cieux que nous avions rempli de nos représentations superstitieuses, des anges et tous les saints, se voient vidés. Le Christ en mourant de manière innommable, empêche ce Dieu rêvé.

Vendredi Saint comme la chute de nos idoles et de nos représentations du divin donc, mais en miroir, de nos représentations de l’humain aussi. Car de quoi ces représentations fantasmées sont elles le nom, sinon d’une projection de nos craintes devant la mort et le tragique de nos vies, devant le destin sur lequel les romains savaient n’avoir aucune prise et qui les plongeait dans des abimes d’angoisse. Ces romains qui avaient coutume de placer sur le char d’un général revenant victorieux de bataille et défilant à Rome pour célébrer son triomphe, un esclave qui lui murmurait régulièrement à l’oreille « Memento mori » (« Rappelle-toi que tu es mortel »).

Une manière d’éviter de succomber à l’hybris, cet orgueil qui nous guette tous.

Le Christ en mourant sur la croix ne se contente pas de nous rappeler notre condition, il la prend sur lui, pour nous amener à la sublimer à sa suite.

Oui, en ce Vendredi Saint, nous sommes appelés à laisser mourir en nous ce qui nous empêche de faire confiance à Dieu et en la vie, ce qui nous empêche de nous sentir proche de Dieu et des autres. Mort de nos assurances, de nos convictions, de nos ambitions, de nos stratégies et de nos petits calculs, de notre besoin de comparer… pour accueillir la promesse d’une vie pleine qui se sait portée quoi qu’il arrive, au-delà même de nos attentes.

Je vous souhaite, chers sœurs et frères en Christ, d’entrer dans cette dynamique de foi et de confiance, pour que votre existence, pour devenir une Pâques perpétuelle, un passage de la mort à la vie, passe d’abord par l’ombre de la croix.

Pasteur Fabian Clavairoly

A noter :

  • Demain samedi, balade de paroisse, rdv à 10h00 place de l’Université
  • Dimanche 31 dès 9h30 : petit déjeuner de Pâques ouvert à tous
  • 10h15 : rdv pour les enfants pour la traditionnelle chasse aux œufs
  • 10h30 : Culte de Pâques
  • Dimanche 7 avril : Catéchisme pour adultes :  » Y a-t-il une pédagogie chrétienne ? L’apport de la rhétorique », par Lucas Hanslaer.
  • Dimanche 7 avril à 19h00 au Bouclier : Partage biblique :  » les Psaumes, dans le protestantisme »

 

Partagez cet édito

Édito

Après l’austérité de Rosh Hashana et de Yom Kippour, le une autre fête apparait dans le calendrier biblique et tombe en ce mois d’octobre, plus joyeuse : dans le livre du Lévitique au chapitre 23 : « Le Seigneur dit à Moïse : « Communique ceci aux Israélites : à partir du quinzième jour du septième mois, on célébrera pendant une semaine la fête des Tentes en mon honneur ».

Comme les Hébreux au moment de la sortie d’Égypte, nos amis juifs ont quitté toute cette semaine la solidité de la maison pour une tente : une soucca en hébreu, à l’origine du nom de la fête de Souccot.

Couverte par des branchages qui doivent laisser passer la lumière du jour et celle des étoiles, cette tente que vous avez peut-être aperçue ces derniers jours en vous promenant dans Strasbourg est construite sur la terrasse de l’appartement, dans la cour ou le jardin de la maison. Son toit, la partie la plus importante de la soucca, replace les croyants sous la seule protection de Dieu, et le caractère agricole des réjouissances qui accompagnaient la fin de la récolte d’automne (Ex. 23,16) se retrouve dans les fruits qui décorent la cabane, dont la construction par chaque famille est un moment de joie. Après le pardon de Kippour et l’engrangement des récoltes, le fidèle se réjouit devant l’Éternel de tous ses bienfaits

Vous l’avez compris, la cabane, la tente, est un symbole de fragilité mais aussi de la protection de Dieu, qui accompagne, et qui donne ce dont l’homme a besoin.

Il y a des consignes très claires pour sa construction : il faut qu’on puisse voir les étoiles à travers le toit, deux murs pleins, et le commencement d’un troisième qui selon les commentaires dessine ainsi un bras qui enlace et qui est interprété comme une manifestation de la tendresse divine.

C’est que davantage que la demeure permanente, la soucca est ouverte ! Elle possède des murs mais pas de porte d’entrée, afin de pouvoir accueillir les membres de la communauté, la famille, les amis, juifs et non-juifs.

Une des richesses du judaïsme tient à sa façon de ritualiser les grands points de la foi. Les juifs ne font pas que méditer sur la précarité de la vie et la présence bienfaisante de Dieu, ils l’interprètent, le vivent de manière incarnée en faisant l’expérience de la cabane.

Cela nous rappelle qu’en français, c’est le même mot qui évoque à la fois notre perception des choses, la manière dont nous en prenons conscience, et leur signification : c’est ce que nous percevons avec nos sens qui fait sens pour nous.

La fête de Souccot est un rite au sens le plus noble du terme, une façon de donner du sens à un événement à l’aide d’un support matériel, à habiter ce qu’il croit au sens premier du terme.

Dans le protestantisme on se méfie du rite qui est toujours soupçonné de devenir un geste sans contenu, et donc une superstition. On peut cependant se demander si la méfiance vis-à-vis du rite n’est pas une des causes de la difficulté des protestants à transmettre leur foi à leurs enfants…

Pasteur Fabian Clavairoly

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.