Les Facultés de théologie protestante de Strasbourg et de Genève ont conçu un MOOC d’introduction à la théologie protestante.Ce cours ouvert à tout public sera donné intégralement en ligne, par le biais de vidéos principalement.Il est gratuit.Il se déroulera durant six semaines, entre le 23 octobre et le 2 décembre 2023.Il est conseillé d’y consacrer deux heures par semaine environ durant cette période.Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 25 novembre : il est possible de rejoindre le MOOC en cours de route.L’inscription est sans engagement aucun. Ceux qui le souhaitent pourront obtenir un badge attestant qu’ils ont suivi le cours.NB :Avant votre inscription, il vous sera demandé de créer un compte sur la plateforme FUN (France université numérique). Un mail d’activation de ce compte vous sera envoyé : pour le trouver, consultez votre boîte aux lettres (y compris le dossier des « spams » au besoin). Une fois le compte activé, vous pourrez vous inscrire au cours.Cliquez sur ce lien pour en savoir plus long : https://www.fun-mooc.fr/fr/cours/la-theologie-a-luniversite-introduction-a-la-theologie-protestante/.
« Le temps de Dieu est le meilleur des temps »
Les Romains, s’inspirant des Grecs, avaient coutume de placer sur le char d’un général revenant victorieux de bataille et défilant à Rome pour célébrer son triomphe, un esclave qui lui murmurait régulièrement à l’oreille : « Memento mori » (« Rappelle-toi que tu es mortel »). Une manière d’éviter de succomber à l’hybris, cet orgueil qui nous guette tous.
Le Christ, quant à lui, ne se contente pas de nous rappeler notre condition, il la prend sur lui, pour nous amener à la sublimer à sa suite.
C’est dans cet esprit qu’est composée en 1707 la cantate Actus tragicus de Jean-Sébastien Bach : une réflexion sur la condition humaine face à la finitude.
À travers ses mouvements, elle évoque certes, la fragilité de la vie et la certitude de la mort, mais aussi – c’est heureux -, l’espérance chrétienne en la résurrection et en la divine providence.
Et au cœur de cette œuvre, le choral « Gottes Zeit ist die allerbeste Zeit » nous offre une méditation sur la souveraineté de Dieu face au temps qui passe.
Non pas donc : Memento mori au sens du poète épicurien Horace auteur des vers devenus célèbres : « Carpe diem quam minimum credula postero ». Mais bien au sens biblique du Psalmiste que cite le ténor dans la cantate avec ce verset 12 du Psaume 90 : « Ach, Herr, lehre uns bedenken, daß wir sterben müssen, auf daß wir klug werden » (Seigneur, apprends-nous à nous souvenir que nous devons mourir, afin que nous devenions sages).
Certains en lisant ces lignes, s’amuseront peut-être de reconnaitre le slogan du rassemblement du Kirchentag en 2015 : « Damit wir klug werden », largement tronqué de sa première partie, sans doute pour ne pas effrayer outre mesure…
La théologie biblique enseigne que le temps appartient à Dieu et que ses plans surpassent notre compréhension humaine. La phrase « Gottes Zeit ist die allerbeste Zeit » nous invite à faire confiance à Dieu, y compris dans les moments d’incertitude ou de douleur.
Dimanche, le chœur du Bouclier nous rappellera, – si tant est que nous l’ayons oublié -, non seulement que nous sommes mortels, mais que dans le grand cycle de la vie, la mort n’est pas une fin, mais une étape dont le Christ est vainqueur.
Pasteur Fabian Clavairoly