Quand les flots me submergent. Semaine du 17 avril 2021

La cantate de ce dimanche 18 avril présente un personnage « submergé » par les épreuves. La cantate exprime alors le découragement, la contestation, l’affrontement, la demande de consolation, la recherche de confiance. L’auteur, le compositeur et donc les interprètes se comparent à la fin à Job, lorsque Dieu se tait devant le malheur d’un innocent et que la foi vacille face à ce Dieu incompréhensible.

La cantate nous conduit ainsi à suivre une histoire que nous présentons dure, mais que la musique rend audible voire belle à écouter. Et c’est là, dans l’émotion et la beauté, dans un temps d’enchantement « malgré tout » que commence ce cheminement face à l’épreuve :
elle m’apprend à être humble et compréhensif vis-à-vis des autres. Quand on a jamais soi-même souffert, on ne sait pas ce que c’est d’être faible, blessé « submergé » et même aigri ou révolté. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser souvent, les épreuves ne font pas perdre les convictions; elles les rendent plus vraies, plus fortes. Lorsque j’éprouve des choses difficiles, qui font mal au corps, au cœur, qui font mal à l’espérance, alors je découvre ce qui compte vraiment, ce qui m’est vraiment indispensable, ce qui maintient en moi la vie, le courage, la confiance. Et lorsque nous regardons nos vies, nous découvrons peut-être que les moments qui ont le plus compté, ce sont les moments où nous avons vécu des temps difficiles, les moments où nous avons dû lutter, nous accrocher.
Vivre c’est éprouver la vie. Éprouver est un mot curieux : on éprouve de la souffrance, on éprouve la vie, mais on éprouve aussi de la joie et du bonheur. Face à l’épreuve, face au mal, un comportement juste conjuguerait alors3 verbes :

  • Penser pour ne pas capituler devant l’épreuve, pour ne pas s’habituer au mal et à la souffrance qui restent des scandales : il faut continuer à dénoncer le mal, à garder intacte la capacité de l’homme à lui résister, au moins dans sa tête. Il s’agit, par exemple, de dénoncer toutes les paroles culpabilisantes qui ajoutent de la souffrance à l’épreuve : Non, Dieu n’a pas voulu cela, encore moins a t-il voulu te punir
  • Agir , car si un mal ne peut pas être expliqué, il doit absolument être combattu. Avant d’accuser l’un ou l’autre, ou de spéculer sur l’origine du mal, combattons-le.
  • Sentir , enfin, c’est-à-dire partager la colère et les larmes de ceux qui souffrent; ce serait une réponse émotionnelle, profondément humaine. Accepter de ne pas comprendre, de ne pas savoir, intégrer la notion de hasard dans le monde, peut ouvrir des voies de guérison. Accepter que la personne dans l’épreuve se révolte contre Dieu et fasse son procès est parfois nécessaire pour passer à une étape suivante qui intègre à nouveau l’espérance. Dieu ne préserve pas Jésus de la Croix, mais au pied de la Croix est un tombeau vide

Avec mes fraternelles salutations
Pasteur Pierre Magne de la Croix

Les rendez-vous de la semaine

  • Dimanche 18 avril, 10h30 : culte cantate avec le département de musique ancienne du conservatoire, « en présence » et sur : www.envideo.lebouclier.fr

Pour suivre les cultes par téléphone uniquement :
1. Appeler le 01 70 95 01 03
2. Tapez le numéro de la réunion : 322 913 6128 #
3. L’opérateur demande le numéro de participant ; vous tapez juste le : #
4. Tapez le code de la réunion : 265 204 #

  • Jeudi 22 avril 14h30, étude biblique : Évangile de Jean 19,17-42. Crucifixion, la mère et le bien aimé, dernières paroles, Joseph d’Arimathée et Nicodème. « En présence » au Bouclier et sur www.envideo.lebouclier.fr

Pour échanger

  • « Il n’y a qu’une seule laïcité en droit ». Entretien avec Nicolas Cadène, rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité.
    https://campusprotestant.com/video/il-ny-a-quune-seule-laicite/
  • « La laïcité seule ne peut combattre le terrorisme » Entretien avec Nicolas Cadène, rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité, au moment où cette institution est menacée de dissolution.
    https://campusprotestant.com/video/face-au-terrorisme-islamiste-la-laicite-ne-peut-rien/
  • « Nous avons collectivement oublié Dieu ». Gérard Siegwalt interrogé ici par Marion Muller-Collard constate que notre civilisation aux prodigieux savoirs et moyens est marquée par l’oubli de Dieu.
    https://campusprotestant.com/video/nous-avons-collectivement-oublie-dieu/

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Édito

Après l’austérité de Rosh Hashana et de Yom Kippour, le une autre fête apparait dans le calendrier biblique et tombe en ce mois d’octobre, plus joyeuse : dans le livre du Lévitique au chapitre 23 : « Le Seigneur dit à Moïse : « Communique ceci aux Israélites : à partir du quinzième jour du septième mois, on célébrera pendant une semaine la fête des Tentes en mon honneur ».

Comme les Hébreux au moment de la sortie d’Égypte, nos amis juifs ont quitté toute cette semaine la solidité de la maison pour une tente : une soucca en hébreu, à l’origine du nom de la fête de Souccot.

Couverte par des branchages qui doivent laisser passer la lumière du jour et celle des étoiles, cette tente que vous avez peut-être aperçue ces derniers jours en vous promenant dans Strasbourg est construite sur la terrasse de l’appartement, dans la cour ou le jardin de la maison. Son toit, la partie la plus importante de la soucca, replace les croyants sous la seule protection de Dieu, et le caractère agricole des réjouissances qui accompagnaient la fin de la récolte d’automne (Ex. 23,16) se retrouve dans les fruits qui décorent la cabane, dont la construction par chaque famille est un moment de joie. Après le pardon de Kippour et l’engrangement des récoltes, le fidèle se réjouit devant l’Éternel de tous ses bienfaits

Vous l’avez compris, la cabane, la tente, est un symbole de fragilité mais aussi de la protection de Dieu, qui accompagne, et qui donne ce dont l’homme a besoin.

Il y a des consignes très claires pour sa construction : il faut qu’on puisse voir les étoiles à travers le toit, deux murs pleins, et le commencement d’un troisième qui selon les commentaires dessine ainsi un bras qui enlace et qui est interprété comme une manifestation de la tendresse divine.

C’est que davantage que la demeure permanente, la soucca est ouverte ! Elle possède des murs mais pas de porte d’entrée, afin de pouvoir accueillir les membres de la communauté, la famille, les amis, juifs et non-juifs.

Une des richesses du judaïsme tient à sa façon de ritualiser les grands points de la foi. Les juifs ne font pas que méditer sur la précarité de la vie et la présence bienfaisante de Dieu, ils l’interprètent, le vivent de manière incarnée en faisant l’expérience de la cabane.

Cela nous rappelle qu’en français, c’est le même mot qui évoque à la fois notre perception des choses, la manière dont nous en prenons conscience, et leur signification : c’est ce que nous percevons avec nos sens qui fait sens pour nous.

La fête de Souccot est un rite au sens le plus noble du terme, une façon de donner du sens à un événement à l’aide d’un support matériel, à habiter ce qu’il croit au sens premier du terme.

Dans le protestantisme on se méfie du rite qui est toujours soupçonné de devenir un geste sans contenu, et donc une superstition. On peut cependant se demander si la méfiance vis-à-vis du rite n’est pas une des causes de la difficulté des protestants à transmettre leur foi à leurs enfants…

Pasteur Fabian Clavairoly

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.