La sociologie des religions nous apprend qu’une célébration religieuse ne nait pas ex-nihilo, mais vient se greffer sur une tradition déjà existante pour en redéfinir le sens. Ainsi dans la Torah, les fêtes ont-elles un caractère théologique qui vient se greffer sur une signification agricole :

  • Pessah qui est « la fête du printemps » rappelle la sortie d’Égypte.
  • Chavouot qui est « la fête des moissons » rappelle le don des Dix Commandements.
  • Soukot « la fête de l’engrangement » d’automne rappelle la traversée du désert.

Cette relation marque une volonté de rupture avec les cultes païens tournés vers l’adoration des forces de la nature. Le Nouveau Testament n’ignore rien de ce phénomène en situant volontairement Pâques au moment de Pessah ou encore la Pentecôte au moment de Chavouot. Sous le règne de Constantin, la fixation de la date de Noël ne tombera pas par hasard au moment du Sol Invictus.

Au VIIIème siècle, c’est le Pape Grégoire III qui pris l’initiative de déplacer la célébration de la Toussaint du mois de mai au 1er novembre, faisant de la veille de la Toussaint, « All Hallows’ Eve » (qui deviendra Halloween), un mélange composé des restes de la fête gaélique de Samhain, et de rites chrétiens visant à évangéliser les peuples celtes, ce qui fut objectivement assez réussi : cette fête qui marquait la fin de la saison des récoltes, perçue comme un moment où la frontière entre le monde des vivants et celui des esprits s’amenuisait, a peu a peu complètement perdu son sens théologique. Pourtant, force est de constater que devant le manque de conviction des pratiques chrétiennes, c’est l’aspect ludique et surtout lucratif qui a fini par reprendre le dessus ces dernières années.

On le comprend, pousser des cris d’orfraie devant la place que prend Halloween dans notre société revient à nier un phénomène socio-culturel dont le christianisme est lui-même un des champions : la superposition des fêtes dans nos calendriers. Pour les protestants minoritaires que nous sommes, il revient donc à chacun d’assumer la responsabilité de chercher du sens dans les pratiques religieuses en les interrogeant pour les faire siennes ou pas, et en les expliquant aux plus jeunes encore et toujours.

Mon expérience professionnelle et personnelle est que ceux dont les parents prennent le temps de discuter calmement comprennent tout, et font la part des choses : ils pourront alors vider une citrouille, comme nous l’avons fait pendant le camp KT, et préparer une délicieuse soupe de saison sans aucune arrière pensée païenne.

Pasteur Fabian Clavairoly

 

– Nous avons appris avec tristesse le décès de Louis Sarliève, survenu brusquement dans sa 88ème année.
Le culte d’action de grâce aura lieu au Bouclier mardi 5 novembre à 14h30 et sera l’occasion d’entourer son épouse, Micheline, que nous portons dans notre prière.
– Mardi 5 novembre à 18h00 à la Médiathèque protestante, conférence de Pierre-Olivier Léchot, Luther et Mahomet, le protestantisme face à l’islam à l’époque moderne.
– Dimanche 10 novembre à 10h30 : Culte pour les familles ayant vécu un deuil.
– Mercredi 13 novembre à 19h00 : groupe 20-30 ans : « Trump et les évangéliques américains »

 

 

 

 

 

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Édito

Après l’austérité de Rosh Hashana et de Yom Kippour, le une autre fête apparait dans le calendrier biblique et tombe en ce mois d’octobre, plus joyeuse : dans le livre du Lévitique au chapitre 23 : « Le Seigneur dit à Moïse : « Communique ceci aux Israélites : à partir du quinzième jour du septième mois, on célébrera pendant une semaine la fête des Tentes en mon honneur ».

Comme les Hébreux au moment de la sortie d’Égypte, nos amis juifs ont quitté toute cette semaine la solidité de la maison pour une tente : une soucca en hébreu, à l’origine du nom de la fête de Souccot.

Couverte par des branchages qui doivent laisser passer la lumière du jour et celle des étoiles, cette tente que vous avez peut-être aperçue ces derniers jours en vous promenant dans Strasbourg est construite sur la terrasse de l’appartement, dans la cour ou le jardin de la maison. Son toit, la partie la plus importante de la soucca, replace les croyants sous la seule protection de Dieu, et le caractère agricole des réjouissances qui accompagnaient la fin de la récolte d’automne (Ex. 23,16) se retrouve dans les fruits qui décorent la cabane, dont la construction par chaque famille est un moment de joie. Après le pardon de Kippour et l’engrangement des récoltes, le fidèle se réjouit devant l’Éternel de tous ses bienfaits

Vous l’avez compris, la cabane, la tente, est un symbole de fragilité mais aussi de la protection de Dieu, qui accompagne, et qui donne ce dont l’homme a besoin.

Il y a des consignes très claires pour sa construction : il faut qu’on puisse voir les étoiles à travers le toit, deux murs pleins, et le commencement d’un troisième qui selon les commentaires dessine ainsi un bras qui enlace et qui est interprété comme une manifestation de la tendresse divine.

C’est que davantage que la demeure permanente, la soucca est ouverte ! Elle possède des murs mais pas de porte d’entrée, afin de pouvoir accueillir les membres de la communauté, la famille, les amis, juifs et non-juifs.

Une des richesses du judaïsme tient à sa façon de ritualiser les grands points de la foi. Les juifs ne font pas que méditer sur la précarité de la vie et la présence bienfaisante de Dieu, ils l’interprètent, le vivent de manière incarnée en faisant l’expérience de la cabane.

Cela nous rappelle qu’en français, c’est le même mot qui évoque à la fois notre perception des choses, la manière dont nous en prenons conscience, et leur signification : c’est ce que nous percevons avec nos sens qui fait sens pour nous.

La fête de Souccot est un rite au sens le plus noble du terme, une façon de donner du sens à un événement à l’aide d’un support matériel, à habiter ce qu’il croit au sens premier du terme.

Dans le protestantisme on se méfie du rite qui est toujours soupçonné de devenir un geste sans contenu, et donc une superstition. On peut cependant se demander si la méfiance vis-à-vis du rite n’est pas une des causes de la difficulté des protestants à transmettre leur foi à leurs enfants…

Pasteur Fabian Clavairoly

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.