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A Noël, laissez-vous déborder…

Nous célébrons aujourd’hui la venue du Christ. C’est d’abord une joie profonde, ancienne, de toute éternité qui nous étreint et qui se mêle à la gravité de nos vies.
Beaucoup de chrétiens se demandent alors si Noël n’a pas été submergé par sa dimension profane, et regrettent un âge d’or qui n’a vraisemblablement jamais existé.
Car Noël a toujours été une source de malentendu, de mélange, d’interprétation.
C’était d’ailleurs déjà la conviction du réformateur Jean Calvin qui était parfois un peu excessif. Qui sait qu’il a tout simplement décidé d’interdire toute célébration de Noël en dehors du dimanche désormais seul jour chômé ?
Dans un sermon du 25 décembre 1550, il va même jusqu’à réprimander les paroissiens au motif… qu’ils sont particulièrement nombreux ce jour-là :
« Je vois aujourd’hui plus de peuple que d’habitude au sermon. Et pourquoi ? C’est le jour de Noël, allez-vous dire.
Et qui vous l’a dit ? C’est ce que croient les pauvres bêtes, car voilà comment il faut appeler tous ces gens qui sont venus aujourd’hui pour l’honneur de la fête de Noël.
Si vous pensez que Jésus Christ était né aujourd’hui, vous êtes des bêtes, et je dirais même plus, des bêtes enragées ».
On l’a connu plus mesuré.
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Mais pour lutter à la fois contre la superstition qui fait des ravages, et le mélange avec les restes de fêtes païennes qui se finissent en beuveries, de 1550 au début du XVIIIe siècle, Genève ne célèbre donc pas Noël.
À la fin du XVIIIe siècle, l’interdiction finit par tomber car partout ailleurs, on fête Noël, et sans doute le besoin de fêter Noël est-il le plus fort, bien au delà des raisons théologiques ou spirituelles.
À Noël, depuis l’Antiquité en fait, se conjuguent ainsi le profane et le religieux qui donnent à cette fête une force remarquable.
Plutôt que de s’en plaindre à bon compte, soyons reconnaissants de la puissance de vie de cette célébration qui déborde largement le cadre étroit de nos représentations religieuses !
En ce jour, un Messie nous est donné et ce Messie ne correspond pas à celui que nous voudrions.
Il n’est pas là où on le pensait et où on le voudrait. Il nous échappe et ne saurait être réduit à l’image que nous en avons.
Le Messie, annoncé depuis des siècles est toujours à la fois et pour chacun d’entre nous attendu et inattendu.
Je vous souhaite, à chacune et chacun, un Noël béni par la grâce de Dieu.
Pasteur Fabian Clavairoly

Les rendez-vous de la semaine

  • Samedi 25 à 10h30 : Culte de Noël
  • Dimanche 26 : pas du culte au Bouclier
  • Samedi 1er janvier à 17h00 : Concert du 1er janvier 2022.
    Bach et Dante, un cheminement musico-poétique :à l’occasion de la commémoration des 700 ans du décès du poète en 2021, Jean-Michel Douiller propose de mettre en résonance orgue et poésie. Grâce aux vers mémorables de Dante et à la musique de Bach, ce concert devient un véritable cheminement musico-poétique.

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Édito

« Le temps de Dieu est le meilleur des temps »

Les Romains, s’inspirant des Grecs, avaient coutume de placer sur le char d’un général revenant victorieux de bataille et défilant à Rome pour célébrer son triomphe, un esclave qui lui murmurait régulièrement à l’oreille : « Memento mori » (« Rappelle-toi que tu es mortel »). Une manière d’éviter de succomber à l’hybris, cet orgueil qui nous guette tous.

Le Christ, quant à lui, ne se contente pas de nous rappeler notre condition, il la prend sur lui, pour nous amener à la sublimer à sa suite.

C’est dans cet esprit qu’est composée en 1707 la cantate Actus tragicus de Jean-Sébastien Bach : une réflexion sur la condition humaine face à la finitude.

À travers ses mouvements, elle évoque certes, la fragilité de la vie et la certitude de la mort, mais aussi – c’est heureux -, l’espérance chrétienne en la résurrection et en la divine providence.

Et au cœur de cette œuvre, le choral « Gottes Zeit ist die allerbeste Zeit » nous offre une méditation sur la souveraineté de Dieu face au temps qui passe.

Non pas donc : Memento mori au sens du poète épicurien Horace auteur des vers devenus célèbres :  « Carpe diem quam minimum credula postero ». Mais bien au sens biblique du Psalmiste que cite le ténor dans la cantate avec ce verset 12 du Psaume 90 : « Ach, Herr, lehre uns bedenken, daß wir sterben müssen, auf daß wir klug werden » (Seigneur, apprends-nous à nous souvenir que nous devons mourir, afin que nous devenions sages).

Certains en lisant ces lignes, s’amuseront peut-être de reconnaitre le slogan du rassemblement du Kirchentag en 2015 : « Damit wir klug werden », largement tronqué de sa première partie, sans doute pour ne pas effrayer outre mesure…

La théologie biblique enseigne que le temps appartient à Dieu et que ses plans surpassent notre compréhension humaine. La phrase « Gottes Zeit ist die allerbeste Zeit » nous invite à faire confiance à Dieu, y compris  dans les moments d’incertitude ou de douleur.

Dimanche, le chœur du Bouclier nous rappellera, – si tant est que nous l’ayons oublié -, non seulement que nous sommes mortels, mais que dans le grand cycle de la vie, la mort n’est pas une fin, mais une étape dont le Christ est vainqueur.

Pasteur Fabian Clavairoly

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.