« Dis-moi avec qui tu manges et je te dirai qui tu es. »

« Au Bouclier, on mange, on chante et on marche » m’a -t-on expliqué dans cet ordre lorsque j’ai découvert cette paroisse. Le fait est que le temps dédié au repas par les Français reste important alors qu’il diminue partout ailleurs : si la moyenne mondiale est de une heure et demi par jour, les Français quant à eux y consacreraient deux heures et treize minutes. Notre représentation occidentale du repas comme synonyme de convivialité est certainement ancrée dans la tradition chrétienne dans laquelle manger, c’est rompre le pain : être ensemble et partager. La commensalité (le fait d’être le compagnon de table de quelqu’un) fait beaucoup plus que de se restaurer : on apprend des règles sociales et même parfois morales pour vivre ensemble.

Dans la Bible en particulier, le repas signifie toujours plus que ce qu’il semble être, comme chez Esaïe qui annonce les temps messianiques sous l’image d’ un festin de viandes grasses et de vins vieux, de viandes grasses succulentes et de vins vieux décantés (Ésaïe 25, 6). Il permet aussi de dire vivre la dimension du partage : accueillir l’étranger, le voyageur de passage, le pauvre. C’est sur le terrain sensible du partage des repas que Jésus a bouleversé les codes en vigueur : ce qu’il mange et avec qui il le mange dévoilent une grande partie de son message.

Alors que les pharisiens ne mangeaient qu’entre eux, Jésus semble prêt à partager son repas avec n’importe qui, n’accordant que peu d’intérêt aux règles de table en vigueur : « Les scribes des pharisiens, le voyant manger avec les pécheurs et les publicains, disaient à ses disciples : “Quoi ? Il mange avec les publicains et les pécheurs ?” » (Mc 2, 16)

Comme le rappelle la bibliste Anne Soupa, ce n’est pas la transgression que Jésus cherche, mais bien le moyen concret de réintégrer des personnes exclues. Il n’admet pas que la Loi serve à exclure alors qu’elle a été donnée par Dieu pour cimenter la vie commune du peuple.

Bienvenue à chacune et à chacun ce dimanche pour le repas fraternel ouvert à tous.

Et avant de manger, ceux qui le souhaitent peuvent aussi venir au culte… louer Dieu !

Pasteur Fabian Clavairoly

 

  • Dimanche 5 mai à 10h30 : Culte au Bouclier suivi d’un repas fraternel
  • Samedi 11 mai à 15h00: Mariage de Marilia et Lucas Haensler
  • Dimanche 12 mai à 10h30 : Culte au Bouclier
  • Jeudi 16 mai 2024 à 15h00 : Causerie du jeudi avec Evelyne Will Muller, Les relations judéo-chrétiennes en France et en Europe
  • Du 23 au 25 mai 2024 : Forum des religions à Strasbourg : https://forumreligions.fr

 

 

Partagez cet édito

Édito

« Persévérez dans votre témoignage » (Hébreux 12)

Tel était le mot d’ordre de la 27ème assemblée générale de la Communion Mondiale des Eglises Réformées à Chiang Mai dans le Nord de la Thaïlande en ce mois d’octobre. Plus de quatre cents participants du monde entier, intervenants, observateurs, et surtout délégués représentant 117 Eglises sur 230 Eglises membres été accueillis avec beaucoup de grâce et de d’engagement par l’Eglise du Christ de Thaïlande. La présence et l’engagement de jeunes de moins de 30 ans, en tant que délégués ou de « stewards » venant du monde entier dont la moitié étaient des Thaïlandais, ont enrichi les débats et les célébrations par leur participation et leur dynamisme communicatif ou ont facilité le déroulement pratique de l’assemblée devant et derrière la scène.

William Gibson / WCRC 

De nombreux temps de prière et de célébration ont rythmé ces journées, manifestant une grande créativité dans les formes extrêmement variées d’expressions de louanges, de prière et de chants.

Les délégués ont passé dix jours à débattre, célébrer, échanger, informer sur ce que vivent les Églises dans leurs contextes respectifs, manifester leurs désaccords et rechercher des consensus. Les sujets étaient nombreux et variés, mais ils étaient déclinés sur un modèle unique : discerner (lire les signes des temps), confesser (face à l’injustice économique et à la destruction écologique), témoigner (affirmer la souveraineté de Dieu sur toute la création), être réformés ensemble (« persévérez dans votre témoignage »).

Cinq thèmes ont été déroulés, révélant généralement les préoccupations des Églises membres à travers le monde : travailler avec tous les partenaires que Dieu nous donne (relations œcuméniques et interconfessionnelles), alliance pour la justice, avec la Terre, les pauvres et les dépossédés, avec les artisans de paix, pour la démocratie et le démantèlement des races et des castes, contre le patriarcat, théologies pour un monde blessé, la mission, et favoriser une communion juste.

Outre ces thèmes, des événements ou des préoccupations spécifiques ont marqué l’assemblée générale, comme le culte célébrant les 150 ans de la création de l’Alliance réformée mondiale, un témoignage commun avec les Mennonites avec une déclaration commune de confession, de gratitude et d’engagement, ou le lancement d’un ouvrage collectif sur le Symbole de Nicée d’une part ; d’autre part une réflexion sur le handicap fondée sur une théologie « crip » (du mot anglais « cripple » – infirme – réapproprié et revendiqué, en ce qu’il déconstruit la norme obligatoire de capacité physique et mentale), et les peuples autochtones, avec les séquelles toujours présentes de l’esclavagisme, du colonialisme, de l’appropriation et de l’exploitation des terres.

Quelques contacts avec des communautés locales (réfugiés Karen du Myanmar près de la frontière, et culte dans une petite paroisse rurale Lahu pour ma part), et surtout de nombreux échanges entre les séances avec les participants de tous les continents ont renforcé le sentiment d’appartenance à une dimension communautaire bien au-delà de nos réalités locales. Et comme cela a été exprimé par un intervenant, malgré toutes nos différences, nous sommes de la même famille de Dieu.

William Gibson / WCRC

Parmi les très nombreuses contributions dont il y aurait à faire part, je souhaiterais en partager une qui m’a particulièrement impressionnée, celle de Adon Naaman, pasteur à Homs en Syrie, intitulée « L’espérance sans horizon », déjà publiée et accessible sur le site de l’Action Chrétienne en Orient :

https://action-chretienne-orient.fr/lesperance-sans-horizon-une-meditation-du-pasteur-syrien-adon-naaman/

Martine Kapp

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.