La tête froide et le souffle long

Chères sœurs et frères,

L’année liturgique touche à sa fin. Rétrospectivement, il est clair que nous avons appris à craindre et à maudire cette année. Une année au cours de laquelle nous avons dû et devons toujours nous nourrir d’informations terrifiantes. A cela se sont ajoutées les nombreuses théories du complot et les machines de propagande des populistes qui ont semé la confusion. Il n’est plus aussi facile de trouver le bien et d’éviter le mal, d’appeler la lumière et les ténèbres par leur nom. Nous chancelons et cherchons plus que jamais à nous orienter.

Le christianisme méconnu a-t-il quelque chose à offrir ? Et comment !

Le Joseph de l’histoire de Noël est également saisi de peur et – je suppose – de malédictions. Au moment des fiançailles, il apprend que Marie, sa fiancée, est tombée enceinte. Joseph « songea à la quitter en secret » parce qu’il « ne voulait pas la déshonorer », dit le texte (Mt 1,19). S’il l’avait renvoyée, c’est-à-dire s’il lui avait délivré une lettre de divorce, elle aurait été exclue à vie de la communauté. Et s’il avait dénoncé Marie comme adultère, elle aurait été menacée de lapidation. Si le cas avait été qualifié de viol – ce que de nombreux biblistes, surtout protestants, supposent –, l’homme, le coupable, aurait été condamné à la peine de mort. Et nous connaissons nous-mêmes des décisions compliquées qui nous donnent envie de nous enfuir.

Joseph est d’abord désorienté, puis il fait quelque chose d’important. Le texte dit : « Quand il pensait encore ainsi… ». Il prend d’abord le temps de respirer et de se poser.

Il semble que pour trouver une réponse décisive, et même pour trouver Dieu, nous, les humains, devons d’abord reprendre notre souffle, faire silence, nous replier sur nous-mêmes. Joseph a alors une vision. Un ange lui apparaît. Aujourd’hui, la science neurologique dirait qu’il fait un rêve lucide. Celui-ci lui dit de ne pas avoir peur et d’accepter Marie comme sa femme. Il ne choisit donc aucune des trois options. On peut faire de nombreuses suppositions sur les raisons qui le poussent à agir ainsi…

Qu’est-ce qui caractérise le message de Joseph ? Pour moi, c’est que dans un moment très concret, un moment qui est littéralement une question de vie ou de mort, il choisit le bien de l’autre, la miséricorde. En prenant cette décision, il prend un risque qu’il ne faut pas sous-estimer. Il prend beaucoup de responsabilités sans savoir s’il pourra les assumer.

Qu’est-ce qui peut bien lui donner la force de le faire ? Peut-être sa confiance dans le fait que Dieu finira par ajouter ce qui manque ; après tout, Joseph יוֹסֵף signifie « que Dieu complète ce qui manque ». Mais peut-être aussi qu’il garde la tête froide, qu’il a le souffle long et qu’il écoute la voix de Dieu dans ses rêves, ce que je vous souhaite et me souhaite en ces temps troublés.

Votre vicaire, Grzegorz Jerzy Józef Kujawa

Les rendez-vous de la semaine

– Samedi 26 novembre à 15h00 : « Algérie et photographie orientaliste, regards sur des regards » parJean-Louis HESS, photographe

Dimanche 27 novembre à 10h30 : Culte avec Sainte-Cène

Dimanche 4 décembre : Veillée de l’Avent avec le chœur du Bouclier, sous la direction de Christian Seckler : Die Kindheit Jesu, Johann Christoph Friedrich Bach, un oratorio rarement donné.

Samedi 10 décembre de 16h30 à 17h30 : Culte des petits

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Édito

Danielle Stocker est bien connue au Bouclier, à la fois comme paroissienne de longue date mais aussi comme prédicatrice régulière lors des cultes dominicaux.

Au terme d’un travail d’une grande rigueur et la soutenance remarquable de sa thèse à laquelle nous avions l’honneur d’assister, Danielle s’est vu décerner le grade de docteur en théologie. Elle voit son parcours universitaire se conclure de la manière la plus brillante qui soit, avec la publication de ses recherches aux éditions prestigieuses Mohr Siebeck de Tübingen, sous le titre : « La place et le rôle des femmes dans les Actes des Apôtres » (446 pages).

Elle y démontre que parallèlement à la diffusion géographique de l’Évangile, le récit de Luc que je vous invite à relire, raconte une autre « ouverture au monde » : tout d’abord celle de la reconnaissance de cette première figure de l’autre qu’est la femme dans le monde antique, puis celle de sa parole, une parole qui n’est plus parole de « bonnes femmes », mais enseignement à un certain Aquilas, un érudit juif.

Si les études concernant les femmes et leur rôle dans les Évangiles se sont multipliées depuis la fin du XXème siècle, celles portant sur les Actes des Apôtres se limitaient le plus souvent aux figures les plus marquantes telles que Sapphira, Tabitha, Lydie ou encore Priscille.

La question que pose l’auteure – et à laquelle elle répond -, est celle de la place et du rôle que jouent les femmes dans la stratégie narrative de l’auteur des Actes.

Cette question initiale impliquait de ne pas se limiter aux seules figures féminines de premier plan, mais de tenter de comprendre de quelles façons elles étaient reliées au reste du récit, et en particulier aux autres mentions de femmes.

La thèse de Danielle Stocker est donc une contribution importante à l’exégèse des Actes des Apôtres, particulièrement dans la perspective de l’Histoire des femmes dans l’Église primitive, révélant une densité narrative qui n’est pas toujours évidente au premier abord et réussissant à éviter l’écueil qu’aurait pu avoir une lecture idéologique, elle montre bien les ambiguïtés du texte qui même s’il n’est pas « féministe » au sens moderne, ouvre des portes significatives dans le contexte du Ier siècle : à travers les dyades “hommes-femmes” et la récurrence de la formule « hommes et femmes », Danielle Stocker montre que Luc, l’auteur des Actes, élabore une vision inclusive du ministère missionnaire, donnant aux femmes une place indéniable.

Son travail intéressera ainsi à la fois des théologiens (pour ses implications sur la compréhension du ministère des femmes), des exégètes (pour sa méthode narrative), et des historiens du christianisme primitif, tout en contribuant à enrichir les débats actuels concernant la place des femmes dans l’Église.

Nous t’adressons chère Danielle toutes nos félicitations pour cette publication, et t’exprimons également notre reconnaissance pour tout ce que tu apportes au Bouclier.

Pasteur Fabian Clavairoly

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.