La pratique et la théorie !

Encaisser de plein fouet, en direct, un antisémitisme aussi violent que ce qui a été vécu par Zoom par l’amitié judéo-chrétienne le jeudi 3 février au soir, est autrement plus éprouvant qu’avoir une connaissance abstraite et générale de l’antisémitisme. Être confronté dans son vécu personnel à de telles réalités amène à repenser les actions et à reconsidérer la pensée elle-même !

L’apôtre Paul fait l’expérience de l’esclavagisme, non pas de manière théorique dans le cadre de la société du 1er siècle, mais de manière très pratique à cause, ou grâce ou pour une personne particulière : Monsieur l’esclave fugitif Onésime qui est devenu son frère, comme son enfant ! Vivant personnellement cette réalité, Paul va penser, raisonner, pencher et peser autrement dans sa lettre en faveur d’Onésime et alors contre l’esclavage. (Philémon, le texte biblique de ce dimanche)

Si l’on y songe, on voit que ce sont bien souvent des cas personnels vécus concrètement qui conduisent à reconsidérer la pensée et les actions : à cause des maladie, à cause des incendies, à cause des injustices, à cause de la faim, à cause de l’antisémitisme… bien des pensées, des idées vont être reconsidérées. A vous de dire quels sont les vécus qui vous ont amenés à penser et agir autrement.

En Eglise, on rappelle que c’est bien la théologie « pratique », c’est-à-dire la confrontation de ce que je crois avec mon vécu, qui m’amène à repenser la théologie tout simplement. Le théologien Käsemman écrit : « la théologie naît quand l’Église fait face à de nouvelles questions, parce qu’elle est capable de s’exposer ».

Pasteur Pierre Magne

Les rendez-vous de la semaine

Grand Bazar de la SEMIS  www.semis.org  :
Vendredi 18, samedi 19 février  9h – 17h & dimanche 20 février 10h – 16h au Temple Neuf, place du Temple Neuf.
Dimanche 20 février, 10h30 culte « en présence » et sur www.envideo.lebouclier.fr

Jeudi 24 février, 15h00, causeries avec le Général de corps d’armée Jean-Paul Thonier : Une Défense européenne : Quelles perspectives ?

Forum des religions du 24 au 26 février :
« Religion et tolérance, mission impossible ? »  www.forumreligions.fr

Dimanche 27 février :
10h30 : culte au Bouclier et sur www.envideo.lebouclier.fr
Journée de Dimanche en Fête
17h00 : Culte musical. Viole de Gambe, violons, alto, orgue. Œuvres du XVIIe : Capricornus, Oswald, Clamer

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Édito

Mémoire sans nationalisme

En France, la Toussaint est derrière nous – un jour où l’on décore les tombes, allume des bougies et garde vivants les souvenirs. Pour les chrétiens protestants, comme moi, le dimanche dans trois semaines sera le « dimanche des défunts » (Totensonntag) – le dernier dimanche de l’année ecclésiastique, où nous nous souvenons des morts. Comme mon grand-père aime le rappeler, ce jour est souvent aussi appelé « dimanche de l’Éternité » (Ewigkeitssonntag). L’accent est mis sur la vie éternelle et la résurrection, c’est-à-dire sur l’éternité de Dieu et l’espérance au-delà de la mort. Cette idée me semble très belle : « dimanche de l’Éternité » ne nous rappelle pas seulement les défunts, mais nous invite aussi à réfléchir au-delà. Ainsi, le « dimanche des défunts » devient non seulement un jour de mémoire, mais une transition entre le passé, le présent et ce qui est à venir. Dans les paroisses protestantes, on ne pense donc pas seulement à la mort, mais on met en avant l’espérance et la vie éternelle.

Vous vous demandez sûrement pourquoi, en tant que communauté réformée au  Bouclier, nous avons vécu le culte en mémoire des défunts dimanche dernier et n’avons pas attendu le dimanche de l’Éternité pour le faire : historiquement, le  dimanche des morts a été ordonné à l’église de Prusse en 1816 par le roi Frédéric-Guillaume  III de Prusse – à l’origine en mémoire des soldats tombés pendant les  guerres de libération contre Napoléon, mais aussi fortement lié  symboliquement à sa femme décédée, la reine Louise. Dans l’opinion publique, elle n’était pas seulement une épouse en deuil, mais est devenue un symbole du combat contre la France – une image nationaliste qui a dès le départ associé ce jour à des idéaux politiques et militaires.

Ainsi, le « dimanche des morts » est né à la fois comme un hommage aux soldats tombés et comme une reconnaissance de cette figure symbolique – un souvenir qui a pris des traits politiques et nationalistes.  La liberté y était donc associée à l’effort militaire et à la loyauté envers le roi. C’est pourquoi, au Bouclier, nous ne célébrons pas simplement ce que le roi de Prusse avait prévu et avons déjà, à la Toussaint, pris un moment de recueillement pour penser à nos défunts.

Lors du Camp Caté de cette année, pendant les vacances, nous avons parlé avec les jeunes exactement de la liberté et de ce que signifie être courageux aujourd’hui. Il est devenu clair : la liberté n’est pas un état que l’on conquiert par les armes ou la violence. Elle se manifeste en regardant, en intervenant lorsque les autres détournent le regard.
Au camp, nous avons notamment étudié la figure de Mariann Edgar Budde, évêque de Washington. Dans son sermon lors de l’investiture du président des États-Unis en 2024, elle a adressé des paroles claires à Donald Trump et a lancé un appel pressant à la responsabilité, à la miséricorde et à la justice. Elle a montré que la foi est toujours une posture : élever la voix là où les gens souffrent, attirer l’attention sur l’injustice et défendre l’humanité.

Entre la Toussaint et le dimanche des défunts, il ne s’agit donc pas seulement de semaines de mémoire, mais au-delà d’une date, d’un espace à habiter : une invitation à s’arrêter, regarder, apprendre l’espérance et assumer la responsabilité que nous  avons les uns envers les autres.

Car le vrai courage ne se manifeste pas dans le combat – mais dans la paix.

Fiete Wasmuth, volontaire VISA de la paroisse du Bouclier

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.