Jean Calvin écrit que pour se confier à la grâce, il faut premièrement se vider de tout « souci de soi ».
Ce mot d’ordre qui va toucher petit à petit l’ensemble des aspects de la vie des protestants, nous parait aujourd’hui bien étrange !
Bien étrange en effet, à une époque où le souci de soi semble justement être placé au premier rang de nos préoccupations, « parce que je le vaux bien ».
C’est même au nom de « ce souci de soi » qu’une grande partie de nos décisions sont prises, persuadés que nous sommes, d’être ou de devoir être le centre de nos vies.
Or en lisant l’Évangile, je découvre pourtant une autre réalité : la possibilité qui m’est offerte – et qu’il me revient de saisir -, de se dé-saisir de cette angoisse de soi et de cet impératif égocentrique.
Le philosophe danois Sören Kierkegaard écrit à propos de l’enseignement de Jésus exposé en Matthieu 6, 26 :
« Ô si seulement l’Évangile pouvait réussir, grâce au lys et à l’oiseau, à t’enseigner le sérieux, et moi, à te rendre silencieux devant Dieu ».
Comment ? On voudrait me faire taire ? Nier mon égo ? Quelle impudence, moi qui ai tant de choses intelligentes à dire !
Il continue cependant : » Que dans le silence, tu puisses t’oublier toi-même, oublier comment tu t’appelles, ton propre nom, pour prier Dieu : »
Que ton nom soit sanctifié ! »
Que dans le silence, tu puisses t’oublier toi-même, tes plans, les grands plans embrassant tout, ou les plans limités concernant ta vie et ton avenir :
« Que ton règne vienne ! ».
Que, dans le silence, tu puisses oublier ta volonté, ton entêtement, pour prier Dieu :
« Que ta volonté soit faite! »
Oh oui, si tu pouvais apprendre du lys et de l’oiseau à devenir silencieux devant Dieu : que ne pourrait t’apporter l’Évangile, rien alors ne te serait impossible. Quand bien même l’Évangile, avec l’aide du lys et de l’oiseau ne t’enseignerait que le silence, quelle aide ne t’aurait-il pas déjà apportée ! » .
Ce silence comme humilité, comme « insouci de soi », n’est alors plus compris comme une négation de soi, mais au contraire comme un accomplissement qui se révèle pleinement dans la place qu’il laisse, dans l’espace qu’il permet.
Un espace libéré de mon angoisse d’être soi permettant d’être entièrement à l’Autre, et au travers duquel je me révèle en vérité.
Pasteur Fabian Clavairoly
Les rendez-vous de la semaine
– Samedi 12 juin, balade tranquille de paroisse dans les Vosges vers le rocher du Geissfels.
Rendez-vous à 10h00 au col de Volsberg (Strasbourg – Wasselonne – Romanswiller – puis la D 143 jusqu’à Obersteigen – continuer la D143 direction Dabo & La Hoube et s’arrêter au col de Valsberg). Si vous souhaitez un transport, départ 09h08 dans la cour du Bouclier.
– Samedi 19 juin, 16h00 : culte des tout petits sur l’olivier, « en présence » au temple du Bouclier. Suivi d’une rencontre avec les familles de DEF et du repas dans le jardin du presbytère. Chaque famille apportera son propre repas.
– Week end de paroisse : cette année nous vous proposons de repartir à La Bresse, au cœur des Hautes Vosges.