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Pasteur d’État grâce au Concordat. Semaine du 24 avril 2021

Lorsque, en tant que nouveau pasteur au Bouclier en « terre du Concordat », j’ai reçu ma première feuille de paie, j’ai avec fierté examiné, observé, lu et relu l’en-tête : Liberté – Égalité – Fraternité République Française ! Avec fierté et humilité.
capture_d_e_cran_2021-04-23_a_11.07.24-2.pngCet en-tête est d’abord une reconnaissance : merci à celles et ceux qui m’ont précédé, Huguenots, Protestants, mais aussi ces Révolutionnaires, ces Républicains et ces obscurs mais indispensables et dévoués serviteurs de l’ État comme Jean-Etienne-Marie Portalis (bien plus que Bonaparte) qui ont su donner cette reconnaissance aux Protestants comme aux Juifs, constatant et confirmant leur place, leur rôle et leur apport dans l’édification du Pays, leur indispensabilité avec les autres, au côté des autres, grâce aux autres dans la République; une longue histoire de luttes, de persécutions, d’étouffements, d’engagements qui aboutit finalement à donner une place à celles et ceux qui pendant longtemps n’en avaient pas. Cet héritage m’oblige alors dans l’accueil des autres dans notre République. Parce que j’ai été accueilli, reconnu, établi, j’accueille, je reconnais, j’établis.
Cela m’oblige, comme noblesse oblige : je suis au service des autres et non pas seulement au service de « nos » paroissiens ; et je mets ce « nos » entre guillemets parce que je n’ai jamais vraiment su qui peut être mis dans ce « nos », de même que je ne sais pas vraiment ce que sont les frontières, les portes de la « paroisse » ! J’ai toujours vécu l’Église comme une absence de frontières, de délimitations. En tant que pasteur – ministre- serviteur – de l’État, de la République, je suis au service de tous. Au-delà des religions, des convictions, des appartenances, mon service de pasteur dépasse les contours supposés de ma religion pour répondre aux demandes de chacune et chacun sans distinction.
Pasteur d’État me met en solidarité avec les autres « serviteurs de la République » : certes les prêtres et les rabbins, en cette terre concordataire, mais aussi les enseignants, les policiers, les médecins, les éboueurs, les soldats, les forestiers, les greffiers, les … comme participant et responsable d’un même service public pour tous.
Cela m’oblige à un devoir de réserve, mais je ne me suis jamais senti restreint dans ma liberté d’expression ou de prédication ; mais cela m’oblige aussi à un engagement pour le pays, pour les habitants ; par exemple, et d’une certaine manière, l’accompagnement des gens lors des étapes anthropologiques (naissance, adolescence, couple, décès) est aussi un service que le pasteur d’ État offre pour donner du sens, du lien, de l’appartenance, de la profondeur, de l’importance à ces temps essentiels de la vie.
Être pasteur d’État, et pas seulement payé par l’État, m’oblige et m’engage aussi à promouvoir cette trinité : Liberté – Égalité – Fraternité , ces trois « valeurs » que j’ai découvertes, expérimentées, éprouvées à l’école laïque de Thann dans le Haut-Rhin, au sein du scoutisme unioniste de Provence et du Tarn, au cœur du protestantisme de notre vieille France, grâce aux engagements de notre monde associatif, au bénéfice de nos universités d’Europe… jusqu’à ce service humble et fier de « simple pasteur généraliste de base » .
Fierté et humilité : lorsque j’évoque cet en-tête Liberté – Égalité – Fraternité , mes filles disent : égalité ? il y a encore une sacrée marge de progression pour les femmes, et quant à la Fraternité, quand parleras tu de Sororité « mon cher papa » ? Tant il est vrai que la volonté de faire avancer, de modifier, d’innover, de transformer est déjà une forme d’adhésion à ces trois affirmations traditionnelles de l’en-tête. Et une tradition, ce n’est finalement qu’une innovation, qu’une expérimentation, qu’une réforme qui sont reconnues et prennent place.
Pasteur Pierre Magne de la Croix

Les rendez-vous de la semaine

  • Dimanche 25 avril, 10h30 : « en présence » et sur : envideo.lebouclier.fr
    Pour suivre les cultes par téléphone uniquement :
    1. Appeler le 01 70 95 01 03
    2. Tapez le numéro de la réunion : 322 913 6128 #
    3. L’opérateur demande le numéro de participant ; vous tapez juste le : #
    4. Tapez le code de la réunion : 265 204 #
  • Lundi 26 avril, 20h00, seconde intervention du professeur Dan Jaffé : « Ce que les juifs disent de Jésus à travers les textes et les siècles ». Voici le lien pour suivre par zoom :
    – Lien direct : https://zoom.us/j/84697183403
    – ID ZOOM : 846 9718 3403
    – mot de passe : 210412

Pour échanger

  • Les Citoyens Parlent aux Citoyens avec ÉRIC SANDER ; La présentation du Concordat, des articles organiques, dimension historique et enjeux est présentée de façon très claire par Eric Sander SG de l’institut du droit local :
    https://www.facebook.com/watch/live/?v=795144054772336&ref=watch_permalink
  • « Le principe de la laïcité doit être réaffirmé ». Pour Nicolas Cadène, rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité, ce principe de la République doit être réaffirmé mais pas bouleversé. Le danger si on modifie l’équilibre de la loi de 1905, est de renforcer les oppositions radicales et les extrémismes religieux. 29 mn
    https://campusprotestant.com/video/le-principe-de-la-laicite-reaffirme/
  • Éthique et fin de vie, écologie, laïcité et protestantisme, avec Jean-Gustave Hentz – Fédération Protestante de France. 26 mn :
    https://www.protestants.org/page//1356201#invit

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Édito

Il y a dans les Évangiles une étonnante vérité : Jésus aime manger.

Non pas pour le plaisir de la table, mais parce que le repas est le lieu de la rencontre. À chaque fois qu’il s’assied pour partager le pain, quelque chose se révèle — de Dieu, de l’autre, et du Royaume à venir.

Jésus ne choisit pas toujours bien ses convives, du moins selon les critères du monde. On le voit à table avec les pécheurs, les publicains, les gens de mauvaise réputation. Cela scandalise les bien-pensants de son temps : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les pécheurs ? » demandent-ils.

Mais c’est précisément là que réside la grâce. Le repas devient signe d’une communion offerte, non à ceux qui se croient dignes, mais à ceux qui ont faim de pardon, de présence et de vie.

Chez Lévi, chez Zachée, chez Marthe et Marie, dans la foule des cinq mille ou au soir de la Cène, le Christ se fait compagnon de table. Il rompt le pain, partage le vin, écoute, enseigne, relève. À table, il n’y a plus de hiérarchie : le riche et le pauvre, le juste et le pécheur, le disciple fidèle et le traître s’y retrouvent côte à côte. C’est là, au cœur d’un repas, que se dévoile le visage d’un Dieu proche, humain, qui entre dans nos maisons et dans nos vies.

Et quand tout semble fini — après la croix, après la mort — c’est encore à table qu’il se fait reconnaître : à Emmaüs, lorsqu’il rompt le pain, ou au bord du lac, quand il prépare du poisson pour ses amis fatigués. Le Ressuscité continue de nous inviter à sa table.

Chaque fois que nous partageons le pain, que nous ouvrons nos portes, que nous accueillons l’autre sans condition, le Royaume s’approche. Peut-être faut-il redécouvrir cela aujourd’hui : dans un monde pressé, fragmenté, méfiant, le repas demeure un lieu de grâce. S’asseoir, écouter, bénir, rompre le pain ensemble — voilà déjà un geste d’Évangile.

Nous avons vécu dimanche un très beau moment à l’issue du culte avec un repas fraternel qui a rassemblé presque 60 personnes. Merci Jean-Fréd et Magali ! Dans la tradition réformée, ce lien entre table eucharistique et table fraternelle a toujours été essentiel. Le repas de communion déborde sur la vie communautaire : il nous envoie vers la table des autres, celle où se construit la fraternité concrète, en unissant ce que nous croyons et ce que nous vivons.

A une époque où l’on mange souvent seul et rapidement, ces repas partagés donnent à l’Église son visage de corps vivant. Autour d’une table, on ne consomme pas seulement des mets : on apprend à se connaitre. On reçoit la présence des autres, on apprend la lenteur, l’écoute, la gratitude, y compris parfois aux côtés d’un prochain que l’on n’a pas choisi…

Le repas communautaire, intergénérationnel, devient alors geste spirituel : il affirme que la communion n’est pas qu’une idée, mais une expérience tangible du Royaume qui vient. Chaque fois que l’Église se met à table, là où le pain est rompu et le vin partagé, c’est toujours Dieu qui, le premier, nous invite. Nous aimerions pouvoir proposer au moins un repas par mois pour vivre ces temps de partage précieux. Pour cela, l’engagement de certains est indispensable et nous aurions besoin d’une ou deux équipes en plus pour une parfaite régularité.
Alors si vous aimez cuisiner et/ou discuter, faites-moi signe !

Pasteur Fabian Clavairoly

Prochains repas fraternels à noter (avec les équipes car il y a des talents derrière chaque repas) :

Dimanche 21 décembre : Jeanne, Fiete et les étudiants du groupe 20-30

Dimanche 11 janvier : Kader, Caroline, Christine & Co

Dimanche 1er février : Anne-Muriel, Stéphanie, Bruno, Christian, Jérôme, Françoise et Jean-Fréd

Dimanche 22 mars : Vera, Fabian

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.