Pourquoi cherchez vous Dieu comme si vous l’aviez perdu ?

Les doutes et les craintes que nous traversons en ce moment interrogent les fondements mêmes de notre espérance et mettent notre foi à rude épreuve.

Le messianisme sur lequel se fonde le christianisme, issu de la compréhension déjà présente dans l’Ancien Testament, peut se définir comme l’entrée de Dieu dans le malheur de son peuple.

L’avenir en terme biblique se caractérise ainsi par la venue de Dieu : la seule chose que le croyant peut affirmer avec certitude étant que « nous allons au devant de Dieu et que lui vient au devant de nous ».

Même face aux pires épreuves, les textes bibliques témoignent chacun à leur manière de la pertinence de ce message qui se décline au fil des siècles.

Mais parfois, l’espérance n’est tout simplement plus possible.

C’est le cas par exemple pour le philosophe Walter Benjamin (1892-1940) pour qui messianisme ne peut plus rimer avec eschatologie. Il assiste au crépuscule de l’humanité dans les années 30, et la lutte qui semble désespérée, se nourrit non plus de l’espérance d’une terre promise, ni même d’un Messie salvateur, mais de la mémoire de plus en plus floue d’un impossible exode.

Entre espérance et désespoir, nos luttes humaines se situent sur une ligne de crête : nous sommes toutes et tous à la fois au bénéfice de plus vaillants que nous, tout en nous sentant responsables de plus fragiles.

Rilke écrit ces lignes magnifiques que je vous partage comme la marque de ce que je nommerais une espérance imprenable : « Pourquoi cherchez vous Dieu comme si vous l’aviez perdu ? Pourquoi ne pas penser qu’il est celui qui viendra, qui de toute éternité doit venir, qu’il est le futur ?

Qui donc vous empêche de projeter sa venue dans le devenir et vivre votre vie comme des jours douloureux et beaux d’une sublime grossesse ? »

Ne voyez vous pas que tout ce qui arrive est toujours un commencement ? »

Pasteur Fabian Clavairoly

 

Les rendez-vous de la semaine

  • Dimanche 8 mai : Culte à 10h30 et sur www.envideo.lebouclier.fr
  • Et balade : lebouclier.fr/balade-du-8-mai-2022/
  • Jeudi 12 mai à 14h30: Étude biblique sur le thème : « Pouvoir et autorité » (Romains 13)
  • Samedi 14 et dimanche 15 : Week-end pour tous les enfants de 6 à 11 ans
  • Jeudi 19 à 15h00 : Causerie du Jeudi : Parcours autobiographique du Dr Paulo de Rezende publié dans un ouvrage au Brésil et en France  » Ma Vie : de la Propriété du Pin Tordu à ce vaste monde « 
  • Dimanche 22 : grande journée au Bouclier :

–  Catéchisme adulte : « Le dialogue interreligieux : entre nécessité et limite » par le professeur Fritz Lienhard

– Culte à 10h30 avec la participation de Fritz Lienhard

– Repas fraternel tant attendu (merci de vous annoncer quelques jours avant)

– Concert des jeunes musiciens à 15h00, ouvert à tous !

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Édito

Il y a dans les Évangiles une étonnante vérité : Jésus aime manger.

Non pas pour le plaisir de la table, mais parce que le repas est le lieu de la rencontre. À chaque fois qu’il s’assied pour partager le pain, quelque chose se révèle — de Dieu, de l’autre, et du Royaume à venir.

Jésus ne choisit pas toujours bien ses convives, du moins selon les critères du monde. On le voit à table avec les pécheurs, les publicains, les gens de mauvaise réputation. Cela scandalise les bien-pensants de son temps : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les pécheurs ? » demandent-ils.

Mais c’est précisément là que réside la grâce. Le repas devient signe d’une communion offerte, non à ceux qui se croient dignes, mais à ceux qui ont faim de pardon, de présence et de vie.

Chez Lévi, chez Zachée, chez Marthe et Marie, dans la foule des cinq mille ou au soir de la Cène, le Christ se fait compagnon de table. Il rompt le pain, partage le vin, écoute, enseigne, relève. À table, il n’y a plus de hiérarchie : le riche et le pauvre, le juste et le pécheur, le disciple fidèle et le traître s’y retrouvent côte à côte. C’est là, au cœur d’un repas, que se dévoile le visage d’un Dieu proche, humain, qui entre dans nos maisons et dans nos vies.

Et quand tout semble fini — après la croix, après la mort — c’est encore à table qu’il se fait reconnaître : à Emmaüs, lorsqu’il rompt le pain, ou au bord du lac, quand il prépare du poisson pour ses amis fatigués. Le Ressuscité continue de nous inviter à sa table.

Chaque fois que nous partageons le pain, que nous ouvrons nos portes, que nous accueillons l’autre sans condition, le Royaume s’approche. Peut-être faut-il redécouvrir cela aujourd’hui : dans un monde pressé, fragmenté, méfiant, le repas demeure un lieu de grâce. S’asseoir, écouter, bénir, rompre le pain ensemble — voilà déjà un geste d’Évangile.

Nous avons vécu dimanche un très beau moment à l’issue du culte avec un repas fraternel qui a rassemblé presque 60 personnes. Merci Jean-Fréd et Magali ! Dans la tradition réformée, ce lien entre table eucharistique et table fraternelle a toujours été essentiel. Le repas de communion déborde sur la vie communautaire : il nous envoie vers la table des autres, celle où se construit la fraternité concrète, en unissant ce que nous croyons et ce que nous vivons.

A une époque où l’on mange souvent seul et rapidement, ces repas partagés donnent à l’Église son visage de corps vivant. Autour d’une table, on ne consomme pas seulement des mets : on apprend à se connaitre. On reçoit la présence des autres, on apprend la lenteur, l’écoute, la gratitude, y compris parfois aux côtés d’un prochain que l’on n’a pas choisi…

Le repas communautaire, intergénérationnel, devient alors geste spirituel : il affirme que la communion n’est pas qu’une idée, mais une expérience tangible du Royaume qui vient. Chaque fois que l’Église se met à table, là où le pain est rompu et le vin partagé, c’est toujours Dieu qui, le premier, nous invite. Nous aimerions pouvoir proposer au moins un repas par mois pour vivre ces temps de partage précieux. Pour cela, l’engagement de certains est indispensable et nous aurions besoin d’une ou deux équipes en plus pour une parfaite régularité.
Alors si vous aimez cuisiner et/ou discuter, faites-moi signe !

Pasteur Fabian Clavairoly

Prochains repas fraternels à noter (avec les équipes car il y a des talents derrière chaque repas) :

Dimanche 21 décembre : Jeanne, Fiete et les étudiants du groupe 20-30

Dimanche 11 janvier : Kader, Caroline, Christine & Co

Dimanche 1er février : Anne-Muriel, Stéphanie, Bruno, Christian, Jérôme, Françoise et Jean-Fréd

Dimanche 22 mars : Vera, Fabian

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.