Tu aimeras ton prochain. Semaine du 28 août 2021

Cette sentence est devenue tellement connue que je n’y prête plus attention. J’ai aussi du mal lorsque cette parole est présentée comme un « commandement ». Si l’amour se commande, ce n’est plus de l’amour, c’est de la naïveté détachée de la réalité de relations humaines dures et d’un monde violent !
Le passage biblique le plus ancien où apparait cette parole est le Lévitique 19,17-18 :
Dans ton coeur, n’aie aucun pensée de haine contre ton frère, mais n’hésite pas à réprimander ton compatriote, pour ne pas te charger d’un péché à son égard; ne te venge pas, et ne sois pas rancunier à l’égard des fils de ton peuple: c’est ainsi que tu aimeras ton prochain comme toi- même. C’est moi, le Seigneur.

Ici, comme dans bien des passages de la Bible, l’amour est séparé de toute notion de sentiment ; ce n’est pas une émotion, c’est une préoccupation, une démarche, un engagement. Le Lévitique inscrit l’amour du prochain en conclusion d’une série de prescriptions très pratiques : Tu n’opprimeras pas ton prochain… Tu ne retiendras pas chez toi la paye d’un salarié… Tu ne maudiras pas un sourd… Tu ne te vengeras pas, et c’est ainsi que tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Lev.19,18 propose même de reprocher pour rapprocher et donc aimer. Non pas reprocher pour juger ou blâmer car il s’agit d’une parole qui essaie de montrer un mal dont on a peut-être pas conscience ; autrement dit, il ne s’agirait pas d’excuser ou de taire ce qui ne va pas, mais de nommer la situation désagréable pour la traiter, pour empêcher le ressentiment, pour transformer la relation qui se dégrade, pour éviter qu’elle se détruise et pour permettre le rapprochement entre les deux personnes. Reprocher pour rapprocher. C’est délicat, j’en conviens, mais les textes bibliques sont là justement pour poser et reposer ces questions, ces situations et éviter toute naïveté.
L’amour n’est pas de l’ordre de l’effusion sentimentale, mais du respect profond pour le prochain.
Pasteur Pierre Magne de la Croix

Les rendez-vous de la semaine

  • Dimanche 29 août 18h00 : culte « en présence » et sur www.envideo.lebouclier.fr avec baptême de Lara Fasel, suivi du repas ensemble dans la salle Bartholmé vu la météo. Afin de respecter les mesures sanitaires, chaque personne apportera son propre repas.

Pour suivre les cultes par téléphone uniquement :
1. Appeler le 01 70 95 01 03
2. Tapez le numéro de la réunion : 322 913 6128 #
3. L’opérateur demande le numéro de participant ; vous tapez juste le : #
4. Tapez le code de la réunion : 265 204 #

  • Mercredi 1er septembre, 14h00 au Bouclier : rentrée du catéchisme pour les jeunes nés en 2007, 2008, 2009 afin de fixer ensemble les horaires des rencontres hebdomadaires.
  • Dimanche 5 septembre : culte à 10h30 « en présence » et sur www.envideo.lebouclier.fr .
  • Samedi 11 septembre, 17h00 : culte de rentrée « en présence » et sur www.envideo.lebouclier.fr .

Pour aller plus loin

  • Comment accepter de perdre ? Dans une société d’accumulation, l’idée du détachement et de la perte est essentielle, selon le philosophe Olivier Abel. 5 mn : https://campusprotestant.com/video/comment-accepter-de-perdre/
  • Le mot grec Agapè est utilisé dans le langage biblique pour se référer à l’amour inconditionnel de Dieu. 5 mn : https://campusprotestant.com/video/le-sens-du-mot-amour-dans-la-bible/
  • L’amour est le commandement central de l’évangile, mais peut-il se commander ? https://campusprotestant.com/video/amour_du_prochain/
  • Le commandement d’aimer son ennemi est un oxymore, une contradiction dans les termes. 4 mn. https://campusprotestant.com/video/amour_des_ennemis/

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Édito

Mémoire sans nationalisme

En France, la Toussaint est derrière nous – un jour où l’on décore les tombes, allume des bougies et garde vivants les souvenirs. Pour les chrétiens protestants, comme moi, le dimanche dans trois semaines sera le « dimanche des défunts » (Totensonntag) – le dernier dimanche de l’année ecclésiastique, où nous nous souvenons des morts. Comme mon grand-père aime le rappeler, ce jour est souvent aussi appelé « dimanche de l’Éternité » (Ewigkeitssonntag). L’accent est mis sur la vie éternelle et la résurrection, c’est-à-dire sur l’éternité de Dieu et l’espérance au-delà de la mort. Cette idée me semble très belle : « dimanche de l’Éternité » ne nous rappelle pas seulement les défunts, mais nous invite aussi à réfléchir au-delà. Ainsi, le « dimanche des défunts » devient non seulement un jour de mémoire, mais une transition entre le passé, le présent et ce qui est à venir. Dans les paroisses protestantes, on ne pense donc pas seulement à la mort, mais on met en avant l’espérance et la vie éternelle.

Vous vous demandez peut-être pourquoi, en tant que communauté réformée au  Bouclier, nous avons vécu le culte en mémoire des défunts dimanche dernier et n’avons pas attendu le dimanche de l’Éternité pour le faire : historiquement, le  dimanche des morts a été ordonné à l’Église de Prusse en 1816 par le roi Frédéric-Guillaume  III – à l’origine en mémoire des soldats tombés pendant les  guerres de libération contre Napoléon, mais aussi fortement lié symboliquement au décès de la reine Louise, figure du pouvoir. Dans l’opinion publique, elle est devenue un symbole du combat contre la France – une image nationaliste qui a dès le départ associé ce jour à des idéaux politiques et militaires.

Ainsi, le « dimanche des morts » pensé comme un hommage aux soldats tombés, a pris immédiatement des traits politiques et nationalistes.  La liberté y était associée à l’effort militaire et à l’obéissance envers le roi. C’est pourquoi, au Bouclier, nous ne célébrons pas simplement ce que le roi de Prusse avait prévu et avons déjà, à la Toussaint, pris un moment de recueillement pour penser à nos défunts.

Lors du Camp Caté de cette année, pendant les vacances, nous avons parlé avec les jeunes exactement de la liberté et de ce que signifie être courageux aujourd’hui. Il est devenu clair : la liberté n’est pas un état que l’on conquiert par les armes ou la violence. Elle se manifeste en regardant, en intervenant lorsque les autres détournent le regard.
Au camp, nous avons notamment étudié la figure de Mariann Edgar Budde, évêque de Washington. Dans son sermon lors de l’investiture du président des États-Unis en 2024, elle a adressé des paroles claires à Donald Trump et a lancé un appel pressant à la responsabilité, à la miséricorde et à la justice. Elle a montré que la foi est toujours une posture : élever la voix là où les gens souffrent, attirer l’attention sur l’injustice et défendre l’humanité.

Entre la Toussaint et le dimanche des défunts, il ne s’agit donc pas seulement de semaines de mémoire, mais au-delà d’une date, d’un espace à habiter : une invitation à s’arrêter, regarder, apprendre l’espérance et assumer la responsabilité que nous  avons les uns envers les autres.

Car le vrai courage ne se manifeste pas dans le combat – mais dans la paix.

Fiete Wasmuth, volontaire VISA de la paroisse du Bouclier

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.