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« Retrouver les bonnes distances »

Cette année étrange touche lentement à sa fin, et nous nous prenons à espérer enfin un retour à la normale.
Mais nous ne sortons jamais indemnes d’une crise de cette ampleur, et les dégâts sont malheureusement tangibles sur plusieurs plans dans de nombreuses familles de notre communauté.
Il nous faut pourtant recommencer à vivre ; à sortir ; à communiquer ; à soigner la relation à l’autre alors que nous avons passé ces derniers mois à considérer l’autre comme un danger potentiel et comme une menace dont il faut se distancer.
Il nous faut retrouver la « bonne distance » les uns avec les autres après s’être tellement coupé de certains tout en vivant presque en autarcie avec d’autres.
Cette expérience nous a prouvé si besoin était combien savoir trouver la bonne distance peut être salutaire : une trop grande distance avec nos ainés leur a parfois été fatal alors qu’une trop grande ou trop longue proximité dans le huis clos familial a pu l’être tout autant.

Cette question n’est pas nouvelle : dans la parabole du bon samaritain au dixième chapitre de l’Évangile de Luc, un pharisien demande précisément à Jésus qui enseigne l’amour du prochain : « Et qui est mon prochain ? »
Autrement dit : « Comment savoir précisément de qui je suis proche ? »
« De qui puis-je me sentir proche et de quelle manière ? »
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L’enseignement de la parabole de Jésus, contrairement à ce qui était attendu, ne propose cependant pas une « sociologie du prochain » en nous disant par exemple de qui il faudrait s’approcher et de qui il faudrait s’éloigner, selon des critères de pureté religieuse ou de morale, mais bien plutôt un comportement de l’action performative : par un choix qui m’est propre, je peux faire de l’autre un proche grâce au pouvoir de mon action.
C’est à moi qu’incombe personnellement la tâche de discerner dans l’autre un prochain.
Désormais, par nos paroles, nos regards et nos gestes, nous pouvons nous rendre proches les uns des autres en retrouvant la bonne distance, pour nous redire et nous refaire comprendre que nous voulons être prochains les uns des autres.
Cela doit commencer dès aujourd’hui, en prenant votre téléphone et en prenant des nouvelles d’autres personnes que vos proches.
C’est le sens du mot « communauté »…
Pasteur Fabian Clavairoly

Les rendez-vous de la semaine

– Dimanche 6 juin : Culte musical « en présence » et sur www.envideo.lebouclier.fr au temple du Bouclier avec Marc Hervieux (flûte) et Jean-Michel Douiller (orgue)
Œuvres de François Couperin ; Marin Marais ; Michel de la Barre

Sur le thème de l’oiseau, Marc Hervieux va présenter des pièces originales du répertoire de la flûte à bec seule mais aussi s’amuser à jouer et faire découvrir des transcriptions pour son instrument.

– Samedi 12 juin, balade tranquille de paroisse vers le rocher du Geissfels.
Rendez-vous à 10h00 au col de Volsberg (Strasbourg – Wasselonne – Romanswiller – puis la D 143 jusqu’à Obersteigen – continuer la D143 direction Dabo & La Hoube et s’arrêter au col de Valsberg)

– Samedi 19 juin, 16h00 : culte des tout petits sur l’olivier, « en présence » au temple du Bouclier.

– Week end de paroisse : cette année nous vous proposons de repartir à La Bresse, au cœur des Hautes Vosges.
Toutes les informations en suivant ce lien : http://www.lebouclier.fr/spip.php?article1731

Pour aller plus loin

L’Association d’amitié judéo-chrétienne de Strasbourg et l’Association œcuménique Charles Péguy vous convient à leur prochaine rencontre par visio-conférence :
Mercredi 9 juin à 20 h
“Antijudaïsme, antisémitisme, antisionisme”
par le Frère Louis-Marie Coudray, depuis 35 ans en Israël, supérieur de la Communauté des Bénédictins à Abu Gosh, près de Jérusalem, ancien responsable du Service National des Relations avec le Judaïsme de la Conférence des Évêques de France, entre 2016 et 2019.
Vous êtes les bienvenus.
– ID ZOOM : ‪846 9718 3403
– Lien direct :https://zoom.us/j/84697183403
Un mot de passe sera demandé aux participants : 210609

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Édito

Mémoire sans nationalisme

En France, la Toussaint est derrière nous – un jour où l’on décore les tombes, allume des bougies et garde vivants les souvenirs. Pour les chrétiens protestants, comme moi, le dimanche dans trois semaines sera le « dimanche des défunts » (Totensonntag) – le dernier dimanche de l’année ecclésiastique, où nous nous souvenons des morts. Comme mon grand-père aime le rappeler, ce jour est souvent aussi appelé « dimanche de l’Éternité » (Ewigkeitssonntag). L’accent est mis sur la vie éternelle et la résurrection, c’est-à-dire sur l’éternité de Dieu et l’espérance au-delà de la mort. Cette idée me semble très belle : « dimanche de l’Éternité » ne nous rappelle pas seulement les défunts, mais nous invite aussi à réfléchir au-delà. Ainsi, le « dimanche des défunts » devient non seulement un jour de mémoire, mais une transition entre le passé, le présent et ce qui est à venir. Dans les paroisses protestantes, on ne pense donc pas seulement à la mort, mais on met en avant l’espérance et la vie éternelle.

Vous vous demandez peut-être pourquoi, en tant que communauté réformée au  Bouclier, nous avons vécu le culte en mémoire des défunts dimanche dernier et n’avons pas attendu le dimanche de l’Éternité pour le faire : historiquement, le  dimanche des morts a été ordonné à l’Église de Prusse en 1816 par le roi Frédéric-Guillaume  III – à l’origine en mémoire des soldats tombés pendant les  guerres de libération contre Napoléon, mais aussi fortement lié symboliquement au décès de la reine Louise, figure du pouvoir. Dans l’opinion publique, elle est devenue un symbole du combat contre la France – une image nationaliste qui a dès le départ associé ce jour à des idéaux politiques et militaires.

Ainsi, le « dimanche des morts » pensé comme un hommage aux soldats tombés, a pris immédiatement des traits politiques et nationalistes.  La liberté y était associée à l’effort militaire et à l’obéissance envers le roi. C’est pourquoi, au Bouclier, nous ne célébrons pas simplement ce que le roi de Prusse avait prévu et avons déjà, à la Toussaint, pris un moment de recueillement pour penser à nos défunts.

Lors du Camp Caté de cette année, pendant les vacances, nous avons parlé avec les jeunes exactement de la liberté et de ce que signifie être courageux aujourd’hui. Il est devenu clair : la liberté n’est pas un état que l’on conquiert par les armes ou la violence. Elle se manifeste en regardant, en intervenant lorsque les autres détournent le regard.
Au camp, nous avons notamment étudié la figure de Mariann Edgar Budde, évêque de Washington. Dans son sermon lors de l’investiture du président des États-Unis en 2024, elle a adressé des paroles claires à Donald Trump et a lancé un appel pressant à la responsabilité, à la miséricorde et à la justice. Elle a montré que la foi est toujours une posture : élever la voix là où les gens souffrent, attirer l’attention sur l’injustice et défendre l’humanité.

Entre la Toussaint et le dimanche des défunts, il ne s’agit donc pas seulement de semaines de mémoire, mais au-delà d’une date, d’un espace à habiter : une invitation à s’arrêter, regarder, apprendre l’espérance et assumer la responsabilité que nous  avons les uns envers les autres.

Car le vrai courage ne se manifeste pas dans le combat – mais dans la paix.

Fiete Wasmuth, volontaire VISA de la paroisse du Bouclier

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.