Un évêque amoureux ? Semaine du 10 décembre 2021

Si l’évêque a été amoureux, est-ce un scandale, une raison de « proposer sa démission » ou ne serait-ce pas une bonne nouvelle, une annonce heureuse ? Un évêque amoureux serait non seulement conforme au Nouveau Testament (« que les évêques n’aient qu’une seule femme » cf. 1 Timothée 3,2) mais aussi dans la continuité de ces couples de la Bible qui, solidaires, attachés, cherchant à cultiver la réciprocité et le respect, avancent au cœur de temps souvent difficiles; Abraham et Sarah, Isaac et Rebecca jusqu’à Marie et Joseph : leur début de vie de couple (relisons Matthieu 1 & 2 , les textes de Noël) aura été plutôt surprenant (ils n’avaient pas prévu cela, semble t-il), « scandaleux » (une jeune fille mère), dangereux (échappant de peu à un massacre), dérouté (ils émigrent pour survivre) mais en respect, en secours, en assistance et en fidélité à la parole donnée (tiens : les 4 termes de l’article 212 du code civil sur le mariage !).capture_d_e_cran_2021-12-10_a_14.35.18.pngQui porte qui ?

Le théologien Olivier Abel aime à dire que « … dans la pensée de Rousseau, ce consentement amoureux, cette conversation est au cœur du pacte social : donnez-moi un couple amoureux, et je vous refais une société ». Avant la naissance de Jésus, les récits de Noël sont un rappel de ce parcours amoureux, aussi pour un évêque amoureux ; aussi pour moi.
Pasteur Pierre Magne

Les rendez-vous de la semaine

  • Dimanche 12 décembre
    journée des enfants de Dimanche En Fête
    09h00 : L’expérience spirituelle est indicible, comment néanmoins la raconter ? Ce thème sera introduit par Rémi Gounelle, professeur d’histoire du christianisme ancien à la faculté de théologie de Strasbourg :
    • « à distance » sur: www.envideo.lebouclier.fr ou
    • « en présence » ; pour cette séance, en plus du respect des règles sanitaires (port du masque, distances… ) le Pass Sanitaire sera exigé.
    10h30 : culte en musique « en présence » et sur www.envideo.lebouclier.fr
  • Mardi 14 décembre, 15h00 : culte de Noël à l’EHPAD Sainte-Élisabeth, rue Sainte-Élisabeth.

    en soirée: sortie des Cinéphiles du Bouclier
  • Jeudi 16 décembre, 15h, causeries du jeudi : Sylvie Albecker, historienne d’art présentera : Sur le chemin de Noël, au temps de la renaissance italienne. . Toute une recherche est mise en place afin d’exprimer l’adoration de la Vierge, de Joseph et des anges…, puis des saints, des commanditaires. Ainsi, ces œuvres proposent un miroir au croyant qui se recueille devant l’œuvre et peut y trouver des réponses à ses interrogations.
  • Samedi 18 décembre, 20h00 : concert de Noël des Gospel Friends du Bouclier

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Édito

Mémoire sans nationalisme

En France, la Toussaint est derrière nous – un jour où l’on décore les tombes, allume des bougies et garde vivants les souvenirs. Pour les chrétiens protestants, comme moi, le dimanche dans trois semaines sera le « dimanche des défunts » (Totensonntag) – le dernier dimanche de l’année ecclésiastique, où nous nous souvenons des morts. Comme mon grand-père aime le rappeler, ce jour est souvent aussi appelé « dimanche de l’Éternité » (Ewigkeitssonntag). L’accent est mis sur la vie éternelle et la résurrection, c’est-à-dire sur l’éternité de Dieu et l’espérance au-delà de la mort. Cette idée me semble très belle : « dimanche de l’Éternité » ne nous rappelle pas seulement les défunts, mais nous invite aussi à réfléchir au-delà. Ainsi, le « dimanche des défunts » devient non seulement un jour de mémoire, mais une transition entre le passé, le présent et ce qui est à venir. Dans les paroisses protestantes, on ne pense donc pas seulement à la mort, mais on met en avant l’espérance et la vie éternelle.

Vous vous demandez peut-être pourquoi, en tant que communauté réformée au  Bouclier, nous avons vécu le culte en mémoire des défunts dimanche dernier et n’avons pas attendu le dimanche de l’Éternité pour le faire : historiquement, le  dimanche des morts a été ordonné à l’Église de Prusse en 1816 par le roi Frédéric-Guillaume  III – à l’origine en mémoire des soldats tombés pendant les  guerres de libération contre Napoléon, mais aussi fortement lié symboliquement au décès de la reine Louise, figure du pouvoir. Dans l’opinion publique, elle est devenue un symbole du combat contre la France – une image nationaliste qui a dès le départ associé ce jour à des idéaux politiques et militaires.

Ainsi, le « dimanche des morts » pensé comme un hommage aux soldats tombés, a pris immédiatement des traits politiques et nationalistes.  La liberté y était associée à l’effort militaire et à l’obéissance envers le roi. C’est pourquoi, au Bouclier, nous ne célébrons pas simplement ce que le roi de Prusse avait prévu et avons déjà, à la Toussaint, pris un moment de recueillement pour penser à nos défunts.

Lors du Camp Caté de cette année, pendant les vacances, nous avons parlé avec les jeunes exactement de la liberté et de ce que signifie être courageux aujourd’hui. Il est devenu clair : la liberté n’est pas un état que l’on conquiert par les armes ou la violence. Elle se manifeste en regardant, en intervenant lorsque les autres détournent le regard.
Au camp, nous avons notamment étudié la figure de Mariann Edgar Budde, évêque de Washington. Dans son sermon lors de l’investiture du président des États-Unis en 2024, elle a adressé des paroles claires à Donald Trump et a lancé un appel pressant à la responsabilité, à la miséricorde et à la justice. Elle a montré que la foi est toujours une posture : élever la voix là où les gens souffrent, attirer l’attention sur l’injustice et défendre l’humanité.

Entre la Toussaint et le dimanche des défunts, il ne s’agit donc pas seulement de semaines de mémoire, mais au-delà d’une date, d’un espace à habiter : une invitation à s’arrêter, regarder, apprendre l’espérance et assumer la responsabilité que nous  avons les uns envers les autres.

Car le vrai courage ne se manifeste pas dans le combat – mais dans la paix.

Fiete Wasmuth, volontaire VISA de la paroisse du Bouclier

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.