Les vœux en tous genres que nous nous souhaitons à chaque début d’année me font penser qu’il y a chez nous un réel désir de se souhaiter du bon et du bien, de se « bénir » en fait les uns les autres, car nous sentons que cela contribue à créer du lien dont nous avons tant besoin, que ce soit par les paroles, les cartes, les emails ou même les sms plus informels.
Dans un langage théologique, le bon, le bien et le béni vont de pair : la bénédiction nous rappelant alors que le projet de Dieu pour ses créatures est une célébration de la vie.
La bénédiction dont je vis dimanche après dimanche est la manifestation concrète – par le geste et la parole – de la puissance de la grâce de Dieu.
Puissance créatrice, car en mettant ma vie en perspective à travers le regard bienveillant de Dieu, la bénédiction me rappelle ainsi la valeur inestimable de cette vie offerte, en particulier quand je suis tenté de l’oublier moi-même.
Si la bénédiction fait du bien par la parole prononcée, comme le rappelle son étymologie latine bene dicere, elle ne se limite cependant pas aux mots contrairement à ce que pensent les plus sceptiques, car elle est aussi un geste agissant.
J’aime en effet rappeler l’étymologie du mot bénédiction en hébreu : baraka qui signifie « ployer le genou » et qu’on retrouve dans le verbe français baraquer. L’attitude de celui ou celle qui reçoit avec humilité non seulement une parole qui fait du bien mais qui va aussi dans le même mouvement relever, remettre debout en lui même et donc mettre en route celui qui la fait sienne.
La bénédiction est ainsi parole performative en ce sens qu’elle produit ce qu’elle énonce : donnée et reçue, elle s’enracine certes dans la tradition biblique mais la déborde aussi largement en faisant irruption dans l’aujourd’hui de ma vie pour l’illuminer.
Ainsi, plus qu’une « bonne année », je vous souhaite à chacune et chacun une année 2023 bénie.
Pasteur Fabian Clavairoly
Semaines à venir
– Dimanche 1er janvier : pas de culte au Bouclier
– Dimanche 1er janvier à 17h00 : Concert du Nouvel-An « Bach et Brahms à Strasbourg » par Jean-Michel Douiller, organiste titulaire.
– Dimanche 8 janvier : catéchisme d’adulte « Protestantisme et écologie » par le professeur Frédéric Rognon et culte à 10h30
Culte en présence des Gospel Friends du Bouclier
Repas fraternel à l’issue du culte : bienvenue à tous, et à chacune et chacun en particulier !