De la nécessité de penser l’impensable.

Entre Toussaint et Halloween, nous constatons combien l’omniprésence de la mort en ce moment peut paradoxalement être impensée, ce qui nous interroge sur les lieux de nos silences et de nos peurs.

La Réforme s’est en son temps immédiatement méfiée du culte des saints, et par là-même de la place trop importante que prendraient nos morts – si exemplaires soient-ils-, dans notre imaginaire collectif et notre spiritualité.

Cette inversion des rôles que représente le culte des créatures plutôt que celui du Créateur, bien que dénoncée alors avec vigueur, était pourtant et semble encore largement populaire, dans la mesure où elle répond à un besoin légitime de consolation en comblant une béance laissée par le deuil.

J’écris ces quelques lignes depuis Amsterdam, et il me semble que la culture néerlandaise – bien plus que la culture française marquée au fer rouge par une contre Réforme impitoyable – a été un terreau favorable au questionnement de ce besoin humain qui s’exprime d’ailleurs dans tant de cultures. Et c’est bien ici le développement d’une théologie protestante qui a permis de rééquilibrer des pratiques populaires qui viraient bien souvent à la superstition pure et simple et à l’exploitation abusive des sentiments provoqués par le deuil.

On peut par exemple observer l’évolution de la pratique rituelle sur un double tableau du peintre Jan Steen (1626-1679) exposé au Rijksmuseum. Dans cette scène de la vie quotidienne au moment de la Saint Nicolas, une première version catholique intitulée Het Sint-Nicolaasfeest (1665) montre que l’un des cadeaux reçus par la fillette est une statuette de saint.

Mais dans une version protestante de la même œuvre (1668), la petite fille tient alors un pain d’épices à la place de l’idole, illustrant le changement de la place des reliques et de la dévotion jusque dans les familles.

Pourquoi donc la fête d’Halloween s’est-elle installée avec tant de facilité dans notre paysage culturel en quelques années ? Pas tant, comme on pourrait le croire, pour des raisons commerciales qui si elles motivèrent largement le projet, ne suffisent pas à en expliquer le succès. Mais sans doute parce que comme l’illustre Jan Steen, les enfants sont le vecteur de transmission des nouvelles pratiques qui de manière plus profonde encore, répondent certainement à ce besoin tellement humain bien que vain de frayer avec la mort pour mieux l’appréhender.

En protestantisme cependant, il faut le rappeler, si le rapport aux morts n’est pas nié, il se vit d’abord et avant tout par le souvenir à travers l’expression de la reconnaissance pour la vie offerte : c’est bien la reconnaissance qui reste théologiquement le prisme de notre rapport à Dieu.

Nous vivrons ce temps particulier lors du culte des défunts le 13 novembre prochain.

Pasteur Fabian Clavairoly

Les rendez-vous de la semaine

– Dimanche 6 novembre à 9h00 : Catéchisme pour adultes, « Les pasteurs alsaciens pendant la Seconde Guerre mondiale » par le professeur Marc Lienhardt.
10h30 : Culte

– Jeudi 10 novembre à 18h00 au Bouclier : L’Amitié judéo-chrétienne de Strasbourg invite à une conférence: « La diversité religieuse dans tous ses états ». Anne-Laure Zwilling, ingénieure de recherches CNRS, spécialiste des minorités religieuses en Franca

– Vendredi 11 novembre : Sortie de paroisse du pour petits et grands.
Lieu : Col de la Schleif

Départ : Pour le co-voiturage, rendez vous à 9h00 dans la cour du Bouclier ( s’inscrire au secrétariat 03 88 75 77 85 ou par mail  paroisse.bouclier@orange.fr)
Sur place : rendez vous à 10h00 au Col de Valsberg. Trajet : Se rendre à Wasselone, ensuite Romanswiller et prendre la route  D 143. Traverser Obersteingen et s’arrêter au col de Valsberg. Le parking est au pied de la tour télécoms. La ballade se dirigera vers le col de la Schleif. Un refuge est disponible avec la possibilité de faire du feu.

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Édito

Connaissez-vous Peter James ?

Qui est Peter James ?

A l’origine je viens, comme le nom l’indique, d’Angleterre. Je suis en France depuis 50 ans, et depuis 1991 en Alsace. C’est la raison pour laquelle on peut dire que je suis un « Alsacien de découverte ». Je suis marié à Estelle, qui chante au chœur. Et j’ai deux enfants, de 23 et 20 ans. Professionnellement, je manage une équipe de gestionnaire de projets pour une banque bien connue dans la région. Pendant mon temps libre, j’aime faire du sport, en particulier du volleyball.

Je participe au Bouclier depuis 2006 où j’ai réalisé plusieurs projets, comme la vidéo et la base de données. J’ai été Conseiller presbytéral pendant 12 années, et mes enfants ont eu la chance d’y suivre le catéchisme.

Quand et comment êtes-vous arrivé dans la paroisse du Bouclier ?

En revenant à Strasbourg, nous avons cherché, pour nos enfants et pour nous même, une église où nous pourrions nous impliquer. Après quelques cultes dans d’autres églises de la ville, nous avons pris la direction de la paroisse.

Pour l’anecdote, le premier jour où nous sommes allés au culte au Bouclier le pasteur nous a parlé et demandé pourquoi nous sommes là. Après quelques échanges, sa conclusion a été simple : « Ne cherchez plus, l’église pour vous et vos enfants, c’est ici, au Bouclier » !

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’y rester ?

Avant tout, les pasteurs. Parallèlement à cela, la qualité des cultes, en particulier les prédications, sont vraiment spéciales et incomparables. La qualité d’animation de la jeunesse a aussi été importante pour nous, à cause de nos enfants.

Ces deux éléments ont été les plus importants pour nous et nous ont convaincus de choisir le Bouclier.

Selon vous, c’est ce qui fait la particularité des cultes au Bouclier par rapport aux autres paroisses que vous connaissez ?

Bien sûr, ce sont les mêmes aspects qui m’ont déjà convaincu de rester au Bouclier. Donc la qualité des prédications et des cultes en général, mais aussi la présence et participation de paroissiens, que l’on ne trouve pas dans d’autre églises. Et maintenant, depuis quelques années, la vidéo vient naturellement s’y ajouter.

Que-faites-vous dans la paroisse du Bouclier ?

Après m’être impliqué dans plusieurs projets pour la paroisse, je coordonne actuellement l’équipe vidéo. La paroisse a commencé à faire la vidéo en 2020 : le culte est filmé et diffusé en direct sur Zoom et YouTube. Il est également possible de regarder le culte ultérieurement sur YouTube. Les paroles des chants et les lectures bibliques sont également projetées dans le temple par le groupe technique. Comme j’ai toujours été attiré par les nouvelles technologies, je me suis occupé de la mise en place de toute cette partie informatique et technique, en compagnie de quelques autres paroissiens. Ce fut une aventure passionnante en 2020 et en 2021. Et maintenant nous continuons avec une dizaine de personnes de l’équipe technique. J’accompagne l’équipe qui travaille la vidéo et j’essaie d’être présent pendant les cultes.

Pourquoi avez-vous fait la vidéo au Bouclier ?

Nous avons commencé avec la vidéo à cause du Covid au printemps 2020. Se retrouver ensemble pour aller au culte n’était alors plus possible. Alors nous avons essayé de diffuser le culte par Zoom et de filmer les pasteurs dans le temple. Comme ça, les paroissiens ont pu avoir le culte chez eux. Cette nouvelle façon de vivre le culte a intéressé beaucoup de personnes, au-delà de la paroisse. C’est la raison pour laquelle on a installé la vidéo au début de 2021. Maintenant on y trouve 4 caméras, deux micros et deux projecteurs dans le temple. Et il faut ajouter que je suis très content que les gens participent à cette aventure et qu’ils permettent ainsi de la continuer.

Pourquoi avez-vous continué avec la vidéo après le Covid ?

Nous avons constaté que la vidéo permettait aux personnes de vivre le culte à distance, pour les personnes sans possibilité ou volonté de déplacer. Cette offre est très appréciée ; chaque dimanche, une vingtaine de personnes participe au culte par Zoom. C’est aussi un bon moyen de faire découvrir la paroisse au travers de YouTube. Ils peuvent ainsi suivre le culte et apprécier la parole particulière du Bouclier.

J’aimerai terminer en rappelant que la richesse de la paroisse est la participation de nombreux bénévoles dans les activités paroissiales. J’invite donc le lecteur à donner du temps et à apporter ses compétences à la paroisse pour que cette force du Bouclier puisse continuer 😉

Propos recueillis par Maite Peters

A noter :

  • Dimanche 04 à 10h30 : Culte et baptême de Marceau
  • Mercredi 07 à 19h00 : Rencontre du groupe 20-30 : « L’emprise et les abus spirituels dans la religion : comprendre, prévenir, accompagner ». Pour échanger sur ce sujet d’actualité, nous recevrons la Professeure Annick Vanderlinden, maître de conférence à la faculté de théologie protestante de l’université de Strasbourg. Venez nombreux !
  • Dimanche 11 mai à 10h30 : Culte et baptêmes de Joséphine et Ferdinand
  • Jeudi 15 mai à 15h00 : Causerie du Jeudi : « Contentieux de la responsabilité climatique : où en est t’on ? » par Francis Mallol, Président honoraire de tribunal administratif

Welcome

Le Bouclier wishes to be, above all, a lively Reformed parish. As heir to the first Reformed community founded by Jean Calvin, « Le Bouclier » (The Shield, named after the name of the street) is made up of 1,200 members and accompanied by two pastors.

« Le Bouclier » seeks to offer sharing and communion in an open-minded way so that parishioners and their friends may live through their spiritual questions together in the light of the Gospel. Today, all age groups are equally represented with, as a consequence, very active young people.

We offer a church service every Sunday which is sometimes followed by lunch. There are activities for all ranging from a group of young parents, a choir, « les doigts agiles » (nimble fingers), « les causeries du jeudi » (Thursday afternoon chats), evening meals, Bible studies, adult catechism and long walks which take place at different periods of the year.

Willkommen

Herzlich willkommen. Die evangelische reformierte Gemeinde « Le Bouclier » ist die Erbin der ersten Gemeinde, die in Strasbourg von Jean Calvin gegründet wurde.

Alle Altersgruppen haben ihren Platz und ein Schwerpunkt liegt auf der Jugendarbeit: vom Krabbelgottesdienst, über den Kindergottesdienst und Konfirmandenunterricht, bis zur Jugendarbeit, mehreren Freizeiten, und internationalen Workcamps. Andere Aktivitäten der Gemeinde sind der Chor, der Gospelchor, der Frauen-Handarbeitskreis, das Treffen der Senioren, die « Essen zu Hause mit je 8 Personen », die Wandergruppe, Bibelkreise, Erwachsenenkatechismus…

Die musikalischen Aktivitäten, herkommend von der reformierten Psalmtradition, und heute mit den Chören, der neuen « von JS Bach erträumten » Orgel, und vielen Konzerten, Kantatengottesdiensten, ist ein anderer Schwerpunkt der Kirchengemeinde.

Nach dem Sonntagsgottesdienst (um 10h30) findet einmal im Monat ein gemeinsames Essen statt.

Die Gemeinde besteht heute aus 1200 Gemeindemitgliedern mit zwei Pfarrstellen . »Le Bouclier » bietet den Gemeindemitgliedern und ihren Freunden einen Ort, an dem sie sich begegnen können und an dem sie ihre Fragen und Beschäftigungen hinsichtlicht ihres Glaubens teilen und leben können.